• Fanfic AVP - Chapitre 1

    Cette histoire se déroule bien longtemps avant notre ère, à l'époque de la première civilisation, celle qui, aujourd'hui, serait un mélange des cultures aztèque, égyptienne et khmer. 

    Tous les 100 ans, les dieux descendent sur Terre pour que les jeunes puissent devenir des adultes, en chassant la proie ultime dans les pyramides construites à cet effet. Les humains les vénèrent et aident à ce que ce rite puisse avoir lieu. Une prêtresse, désignée au commencement par un dieu appelé le Grand Chef, a pour mission d'assurer le bon déroulement des rites, et de transmettre les traditions à celle qui lui succédera. La jeune prêtresse désigne ceux et celles qui seront sacrifiés pour donner naissance aux proies ultimes, et permettre à la Chasse de commencer. Si les dieux gagnent, ils deviennent des adultes et sont aptes à parcourir l'espace pour accumuler les trophées de leur gibier. En revanche, s'ils venaient à perdre, ils éradiqueraient la totalité du terrain, pour empêcher que les proies ne dévastent la planète entière.

    Le Grand Chef, lorsque la fin de sa vie approchait, a désigné lui aussi un successeur, qui veille sur la prêtresse "aînée" et lui apprend tout ce qu'il y a à savoir. Il lui apprend les traditions, et l'aide à les enseigner aux successeurs. Chaque fois qu'un "Chef" et/ou une prêtresse commence à se faire âgé(e), tous deux se mettent d'accord pour choisir qui leur succédera. Personne n'a le droit de contester leurs avis, les prêtresses étant les intermédiaires entre les dieux et les mortels. Personne n'ose s'adresser directement aux dieux, on ne leur parle pas sans demander leur accord, en passant par la prêtresse. Les dieux comprennent la langue des humains, mais les prêtresses sont les seules à pouvoir communiquer avec eux... En langue des signes. Les prêtresses n'apprennent pas la langue des dieux, cela était considéré comme profane par certaines prêtresses, notamment la toute Première.

    Les deux prêtresses et les deux "grands dieux" cohabitent dans une pyramide qui est leur. Malgré sa hauteur, elle n'est pas labyrinthique et complexe comme les pyramides de chasse. En réalité, au sommet des escaliers, c'est une petite maison qui s'y trouve. Du moins, à l'extérieur, c'est ce qui semble. Il y a en fait un rez-de-chaussée, un étage, et un sous-sol, qui contient de l'espace pour des chambres, et les tombeaux des anciens dieux restés sur Terre, ainsi que les tombes des prêtresses passées. Il y a aussi une grande salle dite d'entraînement, et une autre qui contient les trophées des Chasseurs tombés au combat, qui n'ont pu enclencher leur système d'autodestruction, et dont les corps ont été ramené par leurs camarades qui l'ont emportée face aux serpents noirs qui sont les proies que chassent ces dieux.

    Ces pyramides de chasse se trouvaient à divers endroits sur la planète Terre, les traditions ont donc évolué chacune de leurs côtés. Beaucoup de pyramides et de civilisations ont fini par disparaître, car certains Chasseurs ont perdu la bataille. Mais certains humains, ayant peur que les dieux perdent, étaient partis dès le commencement de la Chasse, par anticipation. Certains ont rejoint d'autres lieux avec ces pyramides et ces mêmes rites, d'autres sont partis ailleurs, tout simplement. Tout s'est transmis, à l'oral comme par écrit à l'intérieur des pyramides que l'on a bâties plus tard...

     

    Aujourd'hui, la prêtresse Tecuelhuatzin allait désigner un successeur. Bientôt, 100 ans se seront écoulés depuis la dernière Chasse, et elle ne vivra hélas pas assez longtemps pour y assister. Il lui fallait une successeur. Elle avait passé du temps auprès des habitants du village et savait déjà qui allait prendre sa place et apprendre avec elle et les dieux. Elle avait d'abord consulté le Chef, Xicotencatl. Il était d'accord avec son choix. Ce vieux Xicotencatl était très ami avec Tecuelhuatzin. Il avait connu quelques autres générations de prêtresses, mais c'est avec elle qu'il a entretenu des relations amicales sincères. Auparavant, cela se limitait à respecter les rites. C'était tout. Mais Tecuelhuatzin lui avait semblé différente. Ils étaient devenus très bons amis, et cette amitié a toujours perduré à travers le temps, dans le respect le plus total. La seule chose qu'il pourrait lui reprocher, c'est de ne jamais avoir été intéressée par l'apprentissage du combat. En effet, les prêtresses ont le droit d'apprendre à combattre aux côtés des dieux, pendant leur formation. Si elles le font, elles peuvent aussi, si elles le souhaitent, venir chasser, mais dans ce cas elles renoncent à leur statut de prêtresse, et partiront avec les autres jeunes si le successeur venait à rester sur Terre.

    Tecuelhuatzin marchait jusqu'à une des petites maisons du clan. Elle se rendait chez Uacalxochitl et Tacapantzin, deux sœurs orphelines. Leur père avait été mis à mort par les dieux pour son orgueil et pour s'être opposé à leur décision de ne pas l'avoir choisi pour être sacrifié, et leur mère est morte il y a quelques mois, à cause d'une maladie qui n'a hélas pas pu être guérie, car elle était nouvelle. En entrant, les deux filles saluèrent. C'étaient deux filles aux cheveux châtains. Uacalxochitl était l'aînée, elle avait 11 ans, était pleine de fougue et aimait se battre. Elle s'entraînait à chasser et se vantait de respecter au maximum les rites et traditions, espérant devenir celle qui succédera à la prêtresse pour se rapprocher des dieux. Cependant elle méprisait, se moquait et s'en prenait à ceux qu'elle considérait comme "faibles", comme sa propre sœur justement. Tacapantzin était différente. Elle avait 8 ans, était plus timide et réservée, et douce. Elle respectait elle aussi les traditions, mais se faisait discrète. Dans le clan on disait que Uacalxochitl méritait une place d'honneur, contrairement à Tacapantzin, qui semblait indifférente à tout cela.

    Lorsque Tecuelhuatzin se dirigeait d'un pas lent vers la maison des deux filles, Uacalxochitl l'accueillit en sautant de joie.

    Uacalxochitl: Ô grande prêtresse Tecuelhuatzin, bienvenue dans notre humble demeure.

    Tecuelhuatzin: Merci mon enfant. Puis-je savoir où se trouve ta sœur cadette Tacapantzin?

    Uacalxochitl: Oh, Tacapantzin! Viens ici tout de suite, la grande prêtresse Tecuelhuatzin te réclame!

    La petite fille entra timidement dans la pièce. Si ce n'était pas la prêtresse qui se tenait devant l'aînée, Uacalxochitl serait allée chercher sa cadette en la traînant par le bras avec force.

    La petite Tacapantzin salua la prêtresse sans la regarder directement.

    Tecuelhuatzin: Je suis ici car aujourd'hui, il est temps pour moi de choisir celle qui me succédera. Avec l'accord du dieu Xicotencatl, nous sommes tombés d'accord pour te choisir... *regarde Tacapantzin* Tacapantzin.

    Uacalxochitl: QUOI?!

    La petite Tacapantzin releva la tête vers la dame, et dans son regard on avait l'impression qu'elle ne comprenait pas.

    Tecuelhuatzin: *sourit* Mon enfant, c'est toi qui aura l'honneur de me succéder. Acceptes-tu d'apprendre avec moi, Xicotencatl notre chef à tous, et son futur successeur?

    La prêtresse s'agenouilla pour être à la hauteur de la petite fille. Elle la regarda dans les yeux, l'enfant n'osait pas faire cela, mais elle réussit à articuler avec timidité.

    Tacapantzin: O... Oui, grande prêtresse...

    Tecuelhuatzin: Je suis heureuse que tu acceptes. Viens avec moi. *lui prend la main*

    Uacalxochitl n'était pas contente du tout, mais en la présence de Tecuehuatzin, elle fit semblant d'accepter cette décision. Une fois parties, Uacalxochitl se mit à frapper et détruire ce qui passait à sa portée.

    Uacalxochitl: RAAAAAAAAAAAAH!! C'EST PAS JUSTE! C'EST PAS JUSTE!!! POURQUOI C'EST ELLE ET PAS MOI?! JE SUIS PLUS DIGNE QU'ELLE DE REMPLIR LE RÔLE DE PRÊTRESSE!! ELLE NE SAIT RIEN FAIRE! RAAAAAAAH!!!

    Le village se rassembla, faisant une haie d'honneur jusqu'à la pyramide des prêtresses, constatant le choix de Tecuelhuatzin. Tacapantzin savait que tout bas, tout le monde se disait que c'était un mauvais choix et que cette enfant ne sera pas une bonne prêtresse, que sa sœur ou quelqu'un de similaire était mieux, etc. Tecuelhuatzin avait choisi cette enfant car elle sentait qu'elle avait du potentiel, mais il y avait une autre raison. Toutes deux étaient orphelines, et dans le clan, lorsqu'il n'y a plus d'adultes, c'est l'enfant aîné qui prend en charge les plus jeunes. Tecuelhuatzin savait que Tacapantzin aurait été malheureuse ainsi. Sa sœur lui aurait fait du mal toute sa vie. Et même si Tacapantzin ne serait pas devenue une mauvaise personne malgré un mauvais traitement, elle serait restée le souffre-douleur de tout le monde. Tecuelhuatzin avait toujours apprécié cette petite fille timide mais bonne. Elle sentait quelque chose de spécial en elle.

    Au sommet de la pyramide se tenait Xicotencatl, avec un autre dieu. La prêtresse n'avait toujours pas lâché la main de la petite fille. Tout en regardant vers le sommet, elle s'adressa à elle.

    Tecuelhuatzin: Es-tu prête à entrer dans ta nouvelle maison?

    Tacapantzin: ... Oui, grande prêtresse...

    Tecuelhuatzin: Une fois là-haut, tu devras renier tout ce qui appartient à ton passé. Est-ce que tu acceptes et comprends cette décision? Je sais que tu es jeune et que c'est difficile, je te laisse un peu de temps pour réfléchir. Tu peux encore revenir en arrière maintenant, mais quand nous serons arrivées au sommet, ce sera trop tard.

    L'enfant réfléchit un très court instant avant de donner sa réponse.

    Tacapantzin: J'accepte, grande prêtresse.

    Tecuelhuatzin: Bien, Tacapantzin. Montons.

    La dame et l'enfant montèrent main dans la main les grands escaliers de la pyramide. Tacapantzin ne regrettait pas d'avoir choisi de suivre cette femme. Elle sentait qu'elle serait protégée et en sécurité en étant avec elle. Et elle serait proche des dieux, ce qui lui garantit plus de protection encore. En fait, cette enfant avait peur de sa grande sœur, qui la martyrisait et se moquait d'elle. Tecuelhuatzin lui inspirait confiance, et se sentait mieux avec elle. Tacapantzin préférait la compagnie du sacré plutôt que le tempérament de Uacalxochitl. Mais, au final, si c'était Uacalxochitl qui avait été choisie et pas elle, est-ce que cela aurait été mieux? Peut-être pas. Uacalxochitl moquait Tacapantzin aux yeux de tous, alors même grande, ça n'aurait pas aidé. Et en tant que prêtresse, sa sœur aurait pu la choisir pour la punir pour pas grand-chose... Cela dit, les dieux étaient justes et auraient peut-être empêché ce genre de décision... En tout cas, Tacapantzin redoutait Uacalxochitl, ainsi que les moqueries et la méchanceté des autres.

    Le duo arriva au sommet. Les deux dieux étaient là pour les accueillir, masqués, en armure, avec leurs armes. L'enfant, par réflexe, se mit à genoux devant eux. Tecuelhuatzin salua également. Xicotencatl fit signe de se relever. Tecuelhuatzin le fit, mais comme la petite avait les yeux baissés, en signe de soumission, Tecuelhuatzin lui murmura qu'elle pouvait se relever, le Chef des dieux était d'accord. L'enfant s'exécuta.

    Tecuelhuatzin: Voici Tacapantzin, celle que j'ai choisi pour me succéder, avec ton accord, Xicotencatl. C'est avec elle que ton successeur et ses camarades pourront chasser dans quelques années.

    Xicotencatl: Cette enfant a l'air d'être timide mais disciplinée. Tu m'expliqueras pourquoi tu l'as choisie.

    Tecuelhuatzin: Naturellement. *se tourne vers le jeune dieu* Quel est ton nom, jeune successeur de Xicotencatl?

    D'étranges syllabes sortirent de la bouche du dieu.

    Yaztachimal: Yaztachimal.

    Tacapantzin: (Alors ça ressemble à ça, la langue des dieux... Ouah...)

    Tecuelhuatzin: Tacapantzin, Yaztachimal, tous les deux vous nous succéderez. Je crois en vous, je sais que Xicotencatl a fait le bon choix, et je sais que j'ai eu raison de prendre sous mon aile Tacapantzin. Chers apprentis, j'espère que vous vous entendrez aussi bien que moi et Xicotencatl!

    Le jeune dieu fit un signe de tête pour acquiescer.

    Tecuelhuatzin: Viens, Tacapantzin. Je vais te faire visiter ta maison. Dès demain, nous commenceront ton apprentissage.

    Tacapantzin: ... Oui, grande prêtresse...

    Tecuelhuatzin: *sourit* Mon enfant, appelle-moi Tecuelhuatzin. Détends-toi, tout ira bien.

    Tacapantzin: ... Oui... Tecuelhuatzin...

    La prêtresse lui fit un sourire, et elle lui fit visiter la maison dans ses moindres détails. Elle lui montra toutes les pièces: salle à manger, salle de prière, sale de méditation, salle d'apprentissage, chambres, tombeaux, salle des trophées, salle d'entraînement, salle de bain... Tout au long de la visite, Tecuelhuatzin lui énonçait les règles.

    Tecuelhuatzin: Si tu le souhaites et si les dieux donnent leur accord, tu pourras apprendre à te battre comme eux.

    Tacapantzin avait l'air très intéressée tout à coup, lorsque la prêtresse lui avait fait part de cette information.

    Tacapantzin: C'est vrai?

    Tecuelhuatzin: Oui. Je t'enseignerai également la langue des dieux, mais elle se transmet uniquement de prêtresse en prêtresse. Tu comprends pourquoi?

    Tacapantzin: Oui. Parce que c'est sacré... Les habitants du village ne sont pas des prêtresses, ils n'ont pas le droit d'apprendre cette langue.

    Tecuelhuatzin: Exact. Tout le long de ta formation, je suis responsable de toi. Je t'apprendrai tout ce que tu dois savoir.

    Tacapantzin: Est-ce que je vais apprendre des choses que les simples habitants du clan ne peuvent pas apprendre?

    Tecuelhuatzin: Tu as vu juste mon enfant. J'imagine que tu as hâte de savoir...

    Tacapantzin: Oui, Tecuelhuatzin.

    Tecuelhuatzin: (Ta sœur avait tort de dire que tu portais peu attention au traditions... En réalité, tu t'y intéresses beaucoup, mais ta timidité et ta peur des autres t'empêchent de le révéler...) La hiérarchie... Au sommet se trouve le dieu en chef, puis la prêtresse aînée, et au même niveau, les deux apprentis.

    Tacapantzin: Vous voulez dire que je suis égale à Yaztachimal pour l'instant?

    Tecuelhuatzin: Oui, mon enfant. Tant que vous êtes jeunes, vous êtes égaux. Quand tu auras finis ta formation, tu prendras ma place, et lui, il sera devenu un adulte après le passage de son rite.

    Tacapantzin: Je vois... Je comprends...

    Tecuelhuatzin: Nous avons presque fini la visite.

    Tacapantzin: Tecuelhuatzin... Est-ce que... Je peux... Demander quelque chose?

    Tecuelhuatzin: Je t'écoute mon enfant.

    Tacapantzin: Où vais-je dormir?

    Tecuelhuatzin: Le choix est tien.

    Tacapantzin: ... J'ai le droit d'avoir pour chambre là où il y a le lit avec les voiles?

    Tecuelhuatzin: Normalement c'est une chambre nuptiale, si la prêtresse se marie...

    Tacapantzin: Elle a déjà servi?

    Tecuelhuatzin: Jamais.

    Tacapantzin: Les prêtresses peuvent se marier?

    Tecuelhuatzin: Oui.

    Tacapantzin: Si elle a des enfants, ils peuvent prendre sa place?

    Tecuelhuatzin: Seulement si les dieux donnent leur accord. Ce sont eux qui choisissent.

    Tacapantzin: Donc, même si on a des enfants, ça ne veut pas dire qu'ils prendront notre place à coup sûr?

    Tecuelhuatzin: Tout à fait.

    Tacapantzin: Et si c'est un enfant entre la prêtresse et le dieu?

    À ces mots, Tecuelhuatzin éclata de rire.

    Tecuelhuatzin: Les dieux s'unissent aux dieux, les humains s'unissent avec les humains.

    Tacapantzin: Ah...? On n'a pas le droit de se mettre avec les dieux?

    Tecuelhuatzin: C'est comme ça, ça l'a toujours été.

    Tacapantzin: Pourquoi?

    Tecuelhuatzin: C'est évident. Nous appartenons à des mondes différents. L'union est impossible.

    Tacapantzin: ...

    Tecuelhuatzin: Quand tu seras plus grande, tu comprendras. Tu pourras reposer la question plus tard si tu le souhaites. Ou chercher la réponse par toi-même.

    Tacapantzin: Oui.

    Tecuelhuatzin: *sourit* Continuons. 

    À suivre...