Chapitre 52: Le deuil de Galina

LANGUE PAR DÉFAUT: russe

Date sur Terre: 30 juillet 2305

Depuis la mort de Sofia et Räh'gnar, Galina était restée quelques semaines sur Dto 411. G'drasiil avait laissé ses enfants au sein du clan, car lui aussi avait été beaucoup affecté par ces morts. Surtout par celle de Sofia. C'étaient Galina et G'drasiil qui étaient les plus tristes de tous. Galina essayait de ne pas trop le montrer, car elle voulait toujours avoir son image de guerrière, mais elle était profondément touchée par la mort de sa mère. C'était difficile pour elle à encaisser et à digérer. Elle continuait à faire ses activités quotidiennes, pour ne rien laisser paraître, mais G'drasiil sentait bien qu'elle allait mal. Elle était même plus difficile à approcher que d'habitude. Il voulait essayer de la consoler, de la réconforter, bien que lui aussi était brisé, mais Galina s'isolait. Elle s'éloignait, en général pendant des heures, et le plus souvent elle allait dehors pour grimper en haut des arbres, s'y poser... Et pleurer, car personne ne pouvait la voir.

"Pourquoi est-ce que ça me fait autant d'effet, la mort de maman? J'ai passé des années loin d'elle et ça ne me faisait absolument rien! Et c'est pas comme si elle pouvait me protéger! G'drasiil le fait, et je peux très bien me protéger seule! Pourquoi...?" se répétait-elle en son fort intérieur. Et en parallèle, elle regrettait de ne pas toujours avoir été gentille avec sa mère et d'avoir montré plus de respect à son père ou aux autres Yautjas, alors que c'était de Sofia que Galina se sentait plus proche. Chaque fois que Galina s'isolait, elle repensait toujours à ces mêmes questions. Elle repensait à chaque fois à la même chose. Elle repensait à chaque fois à sa mère.

G'drasiil était parvenu à la trouver. Il avait scanné les environs, et aujourd'hui, il s'était décidé à tenir compagnie à Galina, même si elle ne le voulait pas. Il la trouva perchée en haut d'un arme. Il se rendit invisible et l'escalada en silence. Galina était recroquevillée sur elle-même et pleurait, en pensant toujours aux mêmes choses. En temps normal elle se serait aperçue de la présence qui était à ses côtés, mais actuellement, ce n'était pas le "temps normal".

G'drasiil l'observait en silence. Il était derrière elle, sur une branche voisine. Il ne pouvait voir le visage de Galina, non seulement parce qu'elle était en boule et lui tournait le dos, mais aussi parce qu'aujourd'hui elle se dissimulait sous son masque. Elle pleurait dedans.

Le Yautja, en silence, sauta sur la branche où se trouvait l'humaine, afin de se placer face à elle, accroupi, appuyé sur une de ses mains. Galina releva un peu la tête en sentant la branche bouger. Son masque détecta G'drasiil, qui désactiva son camouflage.

Galina: G'drasiil, qu'est-ce que tu fais là?! J'ai besoin d'être seule!!

G'drasiil: Tu t'es... Suffisamment... Isolée... Comme ça.

Galina ne répondit pas et, comme une enfant, tourna la tête sur le côté. Sous son masque, elle avait l'expression d'une petite fille qui boudait, mêlée à des larmes qui avaient mouillé son visage et l'intérieur de son masque.

G'drasiil: Tu ne dois pas... Rester... Isolée. Galina.

Galina garda sa position.

G'drasiil: J'aimerais pleurer... Moi aussi. Mais... Les Yautjas... Ne sont pas comme... Vous...

Galina: Je sais que vous pouvez pleurer. Mais vous le faites très rarement. Même lorsque vous êtes déprimés. Maman vous a étudiés, elle m'a transmis ses connaissances. Elle savait, et maintenant moi aussi je sais, comment vous marchez.

G'drasiil tourna la tête de Galina pour qu'il le voit lui parler.

G'drasiil: Je suis là. Pour toi.

Galina: Je sais.

Il posa les genoux sur l'immense branche et écarta les bras, invitant Galina à une accolade, mais elle ne bougea pas et tourna sa tête, de l'autre côté cette fois. Mais G'drasiil ne laissa pas la situation telle quelle et enlaça Galina. Elle ne bougea pas, du moins pas tout de suite, car moins d'une minute après, elle monta ses bras pour enlacer elle aussi G'drasiil. Elle l'avait enlacé en passant ses bras sous ceux du Yautja, mais ensuite elle déplaça les siens pour enlacer G'drasiil au niveau de la nuque, et elle se rapprocha de lui. G'drasiil fit un petit cliquetis de satisfaction.

G'drasiil: Je ne t'abandonnerai jamais.

Galina: Moi non plus.

G'drasiil: Je ne te lâcherai pas.

Galina: Moi non plus...

G'drasiil caressa la tête de Galina, sans rompre leur étreinte.

Galina: *parle bas* G'drasiil... Si on reste ici... Je crois que je ne pourrai pas aller mieux... Je veux qu'on parte dès que possible... Ce lieu... Je revois sans cesse mes souvenirs... Ça me rappelle trop ma mère... Et si on part, on ne reviendra sûrement jamais... Mais... Scylla est entre de bonnes mains... Je n'ai plus à me préoccuper de quoi que ce soit ici...

G'drasiil: *bas* Alors nous partirons. Quand veux-tu partir?

Galina: *bas* Le plus vite possible. Nous sommes restés trop longtemps... Faisons nos adieux à tout le monde et allons-nous en.

G'drasiil: *bas* D'accord.

Galina enleva son masque. Une petite flaque d'eau, qui s'y était installée à cause des larmes, se mit à couler lorsque l'humaine le retira.

G'drasiil et Galina firent leurs adieux à Boris et sa famille. Ces derniers, pendant le temps qui avait suivi la mort de Sofia et Räh'gnar, avaient étudié les hybrides, Octave et Yeyinde. Ils ne leur avaient bien entendu rien fait de mal. Ils avaient fait des observations et utilisé les machines qui marchaient encore. Ils firent part de leur découvertes à Galina et G'drasiil, et les avaient répertoriées dans un carnet qu'ils avaient donné à Galina. Cela pouvait leur servir, pour mieux connaître leurs enfants. De plus, ils avaient tous les renseignements dont ils avaient besoin, et avaient même fait des prises de sang aux enfants pour les ajouter à la machine de procréation, car Sofia aurait voulu avoir des réponses aux questions qu'elle se posait, et vérifier quelque chose. La machine accepta le sang et le reconnu comme étant un métisse de sang Yautja et de sang humain. Ils avaient commencé un processus pour créer un enfant hybride avec la machine, en répétant l'opération que Sofia avait effectuée maintes et maintes fois, en vain: créer un enfant à l'aide de l'ADN issu de deux espèces différentes. Et pour le moment, tout semblait bien se passer.

Galina: Maman n'aura hélas jamais la réponse...

Igor: Mais nous, on pourra te la faire parvenir. On peut t'envoyer un message.

Karl: Oui, on sait comment ça marche, et on a ce qu'il faut!

Galina: Merci.

Vladimir: On étudiera ces futurs hybrides. Mais on s'occupera bien d'eux, ne t'en fais pas. On ne les traitera pas comme s'ils étaient de simples sujets de test.

Saskia: Et une fois qu'ils seront adultes?

Igor: On aura fini de les étudier de toute façon. On n'en aura créé que deux voire trois, ce sera tout. Ils seront libres.

Boris: Mais vous pensez que les Yautjas d'à côté vont les accepter?

Karl: S'ils ne les acceptent pas, nous, on sera là.

Galina: Quand vous aurez fait vos recherches, détruisez cette machine.

Tous: Hein? Mais pourquoi?

Galina: Une fois vos hybrides artificiels nés, détruisez la machine. Ou au moins, effacez les codes génétiques.

Vladimir: Galina, fais-nous confiance! On ne va pas...

Galina: Cette machine a posé beaucoup de soucis à maman... Je le sais. Elle ne m'en a jamais vraiment parlé mais... J'ai écouté son journal de bord... Elle en pleurait presque, de ne pas avoir pu concevoir un enfant avec papa avec cette machine. Elle ne voulait pas le faire naturellement car elle pensait que ce serait justement en faisant comme ça que ça ne marcherait pas... Et c'est le contraire qui est arrivé... Pour moi, cette machine l'a faite souffrir. Alors je veux que vous la détruisiez.

Saskia: ... Très bien. Boris et moi ne serons peut-être plus là pour le voir, alors, les garçons, je veux que vous le promettiez.

Karl, Igor, Vladimir: D'accord. On te le promet.

Galina: Et faites-les parce que ce sont des enfants que vous voulez vraiment avoir. Pas parce que vous voulez les étudier. Ne soyez pas des salauds.

Karl, Igor, Vladimir: Nous le jurons. Tu as notre parole, Galina.

Galina: Au moins j'ai la conscience tranquille, à présent...

Räh'ma et Sharah'ma s'étaient déplacées pour faire leurs adieux à Galina, G'drasiil et leurs enfants.

Räh'ma: [Alors cette fois c'est pour de bon, mon fils...]

G'drasiil: [Oui. Adieu, maman.]

Elle l'enlaça.

G'drasiil: *se tourne vers Sharah'ma* [Adieu ma sœur.]

Sharah'ma: [Adieu mon frère.]

Galina: *aux fils de Boris* N'oubliez pas que vous avez promis de détruire la machine de procréation.

Igor, Karl, Vladimir: Oui!

Räh'ma fut surprise.

Räh'ma: [Quoi? Mais pourquoi faire une chose pareille?]

G'drasiil lui expliqua.

Räh'ma: [Et si Sharah'ma n'arrive pas à avoir de femelle?]

Sharah'ma: [Avant qu'ils ne la détruisent, nous allons récupérer les plans et créer cette machine pour nous. Procédons ainsi.]

Räh'ma: (Je pense que j'avais un problème, pour ne donner naissance qu'à des mâles... Sharah'ma est mon clone, au final... Elle a le même ADN que moi... Et donc, peut-être le même problème...)

Galina salua Räh'ma ainsi que la nouvelle chef de clan, Sharah'ma.

Galina: Merci pour tout ce que tu as fais pour moi. On a passé de super moments. Tu feras une grande chef de clan. J'en suis persuadée.

Sharah'ma: Merci Galina.

Galina salua une dernière fois les derniers "Oomen" de cette planète. Yeyinde et Octave firent leurs adieux eux aussi, et étaient un peu tristes de partir. Ils pensaient qu'ils reviendraient peut-être, mais ils ignoraient que leurs parents ne reviendraient pas. Peut-être ces enfants reviendront, de leur côté, plus tard, lorsqu'ils seront adultes?

Galina avait gardé le pendentif de sa mère. Il était dissimulé dans son armure, mais bien attaché autour de son cou. La famille de quatre monta dans le vaisseau. G'drasiil et les jumeaux regardaient la planète s'éloigner. Pas Galina. Elle ne voulait pas assister à ça. C'était trop douloureux et elle pouvait se mettre à pleurer. Elle s'était installée dans la chambre de G'drasiil, qu'il partageait avec elle maintenant, tandis que Yeyinde dormait dans celle de Galina, et Octave dans celle qui autrefois était à Sharah'ma.

Galina était sur le lit, recroquevillée sur elle-même, mais sa tête n'était pas enfouie. Et elle ne pleurait pas. Elle avait les yeux fermés. Elle se remémorait une dernière fois les moments passés avec sa mère et son père, et, en repensant à ce jour où elle les avait surpris en train de s'embrasser façon Yautja, elle eut un rire cette fois-ci, et non pas une once de dégoût comme à chaque fois qu'elle y songeait.

À suivre.

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Notes: -allez, dès le début, j'ai pensé à mettre cette musique, qui je trouve, correspond au stade émotionnel de Galina: We are broken - Paramore. Bon OK c'est une chanson d'amour et je n'ai pas vraiment lu la traduction ni essayé de tout comprendre... Mais... Quelques paroles, la musique, le rythme, je trouve que ça colle!

-une autre sur le thème du départ? Bien que là, ce que je raconte est moins triste que cette musique ou que d'autres scènes que j'ai pu écrire... Parting.

-je ne savais pas trop quel titre attribuer à ce chapitre... Je voulais écrire "Détachement total", mais "total" ne convient pas... Il faut montrer que c'est pour toujours. Difficile de trouver un titre pour ce chapitre... Surtout que "Adieu Dto 411" avait déjà été utilisé.. Et ils sont revenus quand même. Du coup j'ai mis "Pas de retour en arrière". Alors bien sûr, pour moi, ça sous-entend la destruction de la machine de procréation, mais ça ne parlera pas aux autres... Remarquez c'est pas plus mal, comme ça on n'en sait rien. Alors je sais, c'est un peu con de détruire un truc que j'ai mis du temps à établir... Hey, je m'applique toute seule ce que j'appelle le "syndrome Alien 3" (que je devrais appeler le "syndrome 3" car c'est aussi valable pour Jurassic Park 3 mais je m'égare..), alors que c'est pas trop un truc que j'aime. J'ai écrit ça au filling en fait... Je pensais pas avoir à demander à la faire détruire (ce que je dis ne veut rien dire, je sais). Et je n'aime pas trop ma propre idée de faire que les trois frères vont créer des hybrides dans le seul but de les étudier, c'est pour ça que j'ai fait intervenir un peu Galina et fait à ce que cette machine soit détruite... Je crois que c'est le truc le plus incohérent (et le plus naze, surtout à mes yeux) que j'ai fait dans cette fanfic. J'aime pas ça. Mais maintenant c'est fait... Et je ne pense pas revenir sur Boris et sa famille. Je peux déjà vous annoncer que lui et sa femme vont bien sûr mourir de vieillesse, et qu'une partie du clan va se déplacer pour vivre au pied du vaisseau Scylla, ou du moins ce qu'il en reste. Je ne l'écrirai pas. Je ne l'évoquerai même pas. Je dois finir cette fanfic et ces éléments ne faisaient pas trop partie du plan. Comme d'hab (ou presque), ça s'est rajouté comme ça. J'ai a priori encore deux trois voire quatre chapitres grand max à faire et ce sera terminé. Car la suite sera faite en RP avec Claire. Si jamais vous avez des questions je pourrai toujours répondre... Mais je ne reviendrai pas sur les trois fils de Boris. Ils vont étudier les hybrides, s'occuper d'eux, et du coup ça prouvera quelque chose qui était clair pour moi mais pas pour Sofia ni pour aucun personnage: il faut savoir que la machine ne peut pas créer d'enfant métissé Yautja-humain. Dans ma fic, ça ne marche qu'au naturel et pas par machine.Ça foire tout le temps, par machine, ici. Parce que la machine n'arrive pas à mélanger l'ADN de deux espèces différentes, même si elles sont proches. Certes ça fait des hybrides, mais ça fait... Je dirai déconner la machine, mais en fait c'est pas exactement ça... C'est juste que ça ne fonctionne pas, car rien ne vaut la bonne vieille fécondation classique, pas vrai? (Bon, de mon point de vue, j'aurai préféré utiliser une machine, mais j'ai pas pour but d'avoir des gosses, donc je m'en tape.)

-pour revenir au titre, ouais, finalement c'est pas trop dans le sujet du chapitre non plus, j'évoque rien de particulier là-dessus... Nan vous savez quoi? Je vais changer "Pas de retour en arrière" et le remplacer par une idée qui avait effleuré mon esprit mais que je n'ai pas osé prendre: "Deuil". Ça me paraît un peu plus approprié. Et même: "Le deuil de Galina". Au moins ça fait classe.

-je crois que j'ai jamais autant écrit pour les notes, et en plus, comme le chapitre n'est pas spécialement long, là les notes doivent faire la même taille que le chapitre voire plus... Je vais m'arrêter là. On se retrouve pour la suite, sur la voie de la fin!