• Chapitre 5: Le meurtre de Pete

    LANGUE PAR DÉFAUT: russe

    Date sur Terre: 17 avril 2101

    4 ans s'étaient écoulés depuis leur atterrissage sur la planète. D'après les analyses, l'atmosphère était respirable, bien qu'un peu plus lourde que sur Terre. Le terrain alentour avait été étudié et cartographié. Des espèces d'extraterrestres avaient pu être observées dans la nature. Certaines avaient été attrapées pour être étudiées puis relâchées. Certaines avaient été établies comestibles. Il en allait de même pour les plantes. Le sol avait aussi été étudié.

    Sofia avait participé aux recherches elle aussi. Cependant, lorsqu'elle sortait, elle devait laisser Socrate au vaisseau, et deux militaires devaient la protéger, bien que Pete et Olga s'y étaient opposés. Ils avaient répété que tant que personne n'était armé c'était sans dangers, mais les militaires n'étaient pas d'accord, et quelques scientifiques non plus.

    Aujourd'hui, c'était l'anniversaire de Sofia. Ses parents avaient pris un jour de congé pour le fêter avec elle. Aujourd'hui, elle avait 12 ans. Elle avait acquis le savoir de n'importe quel élève de son âge, grâce aux cours donnés par ses parents et quelques autres scientifiques. Elle s'était perfectionnée en dessin, en musique, et en sciences. Elle faisait des croquis d'observation qui se révélaient être vraiment précis, ce qui apportait une grande aide aux scientifiques. Elle avait aussi appris à parler anglais presque couramment, et avait un peu appris le japonais grâce à Kôji. Elle avait appris tout plein de choses ces derniers temps et en était ravie. Elle avait même appris à bricoler, réparer et entretenir les machines du vaisseau. Elle se faisait surnommer "l'Encyclopédie" par certains. Ses parents étaient très fiers d'elle. Socrate, lui, avait un peu vieilli lui aussi, mais était en très bonne santé.

    Quand Sofia n'avait rien à faire, elle se rendait dans le jardin d'intérieur pour lire, dessiner ou jouer avec son chat. Elle connaissait maintenant Scylla par cœur et ne le parcourait plus comme à ses débuts. À vrai dire, elle commençait à s'ennuyer un peu. Depuis qu'ils étaient là, pas une trace des "Chasseurs". Aujourd'hui justement, elle en parlait avec ses parents, alors qu'ils étaient assis dans le jardin.

    Sofia: Les recherches avancent? Où en êtes-vous?

    Pete: Nous n'avons toujours pas réussi à les trouver, malgré nos dispositifs qui peuvent détecter l'invisible... Il faut croire qu'ils se méfient de nous...

    Sofia: C'est bizarre qu'ils ne nous aient pas attaqués alors que clairement, les deux militaires qui passent leur vie devant la porte de l'entrée principale...

    Olga: Peut-être que les Chasseurs ne sont pas à proximité du vaisseau, au final. On ira explorer plus loin. Mais nous savons qu'ils sont sur cette planète, sinon le vaisseau n'aurait pas atterri.

    Sofia: ...

    Pete: Justement, demain, nous allons former une petite équipe qui va aller plus loin. On en aura pour plusieurs jours. Il y aura moi, Kôji, Britanny, Angelo...

    À ce prénom, Socrate se mit à grogner.

    Olga: Le temps a passé, Socrate déteste toujours Angelo.

    Sofia: Je pense qu'il a de bonnes raisons de ne pas l'aimer. Et j'ai confiance en Socrate. Papa, je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu ailles en balade avec lui, surtout pendant plusieurs jours...

    Pete: Sois tranquille, il n'y a rien à craindre. Personne n'aura d'arme. On n'embarque pas les militaires avec nous.

    Sofia: Je n'ai pas confiance. Je te rappelle qu'il a accusé à tort Socrate d'avoir attaqué l'élevage de poules...

    Pete: Oui mais il a vu que Socrate était innocent et s'est excusé.

    Malgré le fait que Doni ait en effet présenté ses excuses, Sofia n'y croyait pas. Ce jour-là, ils avaient attrapé des espèces de tigres extraterrestres pour les étudier. La capture s'était effectuée en douceur. Les bêtes avaient été appâtées avec de la viande, puis elles ont été attirées dans un fourgon. Ensuite, le véhicule contenant ce fourgon avait été ramené au laboratoire. Les cages avaient été transférées dans une pièce dédiée aux études des êtres vivants de la planète. La salle avait été pensée de la manière suivante: un espace était situé en contrebas, et était aménagé comme si c'était un coin de nature, avec un petit abri. En hauteur, les scientifiques pouvaient observer les animaux. Cependant, le lendemain, un des tigres s'était échappé. Personne ne savait comment cela avait pu se produire. La porte de l'enclos avait été pourtant fermée, les caméras de surveillance ne montraient rien. Ce fut d'ailleurs un jour sombre car le tigre avait tué certains des scientifiques. Il s'est ensuite dirigé là où les animaux étaient élevés, dans une reproduction de ferme. Il y avait des poules, des canards, des dindes, des pintades, des vaches, des moutons, des chèvres, des chevaux... Le tigre s'était surtout intéressé aux oiseaux et en avait dévoré quelques-uns. La bête fut abattue par les militaires. Pete et Olga avaient été hors d'eux lorsqu'ils ont découvert que la bête avait été tuée. L'autre fut relâchée. Angelo avait fait porter la mort des poules au chat. Sofia n'y croyait pas, elle savait que Socrate était bien élevé, qu'il n'aurait jamais fait ça et qu'il n'avait pas le droit de se rendre à cet endroit. Mais lorsque les vidéos des caméras de surveillance ont montré que c'était l'extraterrestre, il fut innocenté. Sofia avait été très en colère contre Angelo et contre ceux qui étaient censés surveiller les bêtes. Elle avait fui dans la jungle, Socrate l'avait suivie. Une patrouille avait été envoyée pour la retrouver. Sofia fut punie: privée de piano et de loisirs pendant une semaine. Elle avait été enfermée seule dans une pièce. Vraiment seule. Socrate n'avait pas eu le droit d'être avec elle. Socrate était triste, les parents aussi. Ils avaient regretté de l'avoir punie, mais Sofia avait compris la leçon et ne recommencerait plus. Tout avait été pardonné. Quand à l'affaire du tigre évadé, on découvrit que le système de surveillance avait été saboté. Mais on ne réussit pas à trouver par qui. Sofia pensait qu'Angelo était responsable. Après tout, Socrate ne l'appréciait pas. Il devait cacher quelque chose.

    Pete: Et si on allait manger le gâteau d'anniversaire entre nous? Allez, on y va!

    La petite famille monta au dernier étage de Scylla, là où se trouvait leur espace personnel avec leur chambre, leur salon... Pete fit asseoir sa fille et Olga à la table. Socrate se fit placer sur une chaise lui aussi, et le gâteau fut apporté.

    Pete: Joyeux anniversaire Sofia!

    Il alluma les bougies. La chanson traditionnelle fut entamée et Sofia souffla ensuite les bougies. Puis ils mangèrent le gâteau. Sofia était contente car c'était un des seuls moments de l'année où personne ne mangeait de nourriture en tube ou en conserve. Le gâteau avait été préparé avec des œufs issus de l'élevage de poules restant, et les autres ingrédients avaient été cultivés dans la serre, à proximité du jardin d'intérieur. C'était très bon. Puis ce fut l'heure des cadeaux. Pete et Olga avaient offert à Sofia un pull tressé avec des lianes en provenance des arbres de cette planète. C'était si bien fait qu'on aurait dit un pull tout ce qu'il y avait de plus banal. Il était de la même couleur que le ciel terrestre, bleu azur. Le ciel de cette planète n'était pas tout à fait bleu azur, il présentait quelques nuances légèrement violacées ou rouges. Le restant de la journée, les Moranov firent des jeux tous ensemble, et le soir ils dînèrent entre eux. Puis Olga et Pete allèrent recueillir des nouvelles auprès du personnel, si les recherches avaient avancé, s'ils avaient fait des découvertes... Les parents mirent ensuite à jour le journal de bord et allèrent dormir. Quand il s'écoulait plusieurs jours sans rien de concret, un fichier écrit était tapé. Mais lorsque quelque chose d'exceptionnel avait lieu, tout était filmé/enregistré et stocké dans le grand ordinateur. Tout était précieusement archivé et sauvegardé de manière à ce qu'en cas de bug il n'y ait aucune perte.

    Mais cette nuit, Sofia ne parvenait pas à trouver le sommeil. Elle avait un mauvais pressentiment. Socrate sentait que sa maîtresse était agitée. Il se frotta à elle. Elle le serra contre lui et inspira profondément. Elle essayait de se calmer. Olga, de son côté, semblait sentir que sa fille n'allait pas bien. Elle se leva et alla dans sa chambre. Sofia l'entendit ouvrir la porte et elle alluma sa lampe de chevet. Elle s'assit. Olga fit de même.

    Sofia: Maman, je pense que papa ne doit pas faire cette expédition... J'ai l'impression que ça va mal tourner...

    Olga: On a voté tous ensemble pour qu'il n'y ait aucune arme et la majorité était du côté de ton père et moi.

    Sofia: Encore une chance... Mais j'ai un mauvais pressentiment, maman...

    Olga: C'est vrai que c'est la 1ère fois que ton père effectue un voyage pendant quelques jours. Mais je suis sûre que ça va bien se passer.

    Sofia: Pourquoi tu n'y vas pas, toi?

    Olga: Il faut bien quelqu'un pour veiller sur toi et diriger tout le monde. Et puis nous avons tiré au sort. Dans le cas où ça tombe sur moi ou ton père, l'autre reste ici.

    Sofia: ...

    Olga embrassa sa fille et quitta la pièce, refermant la porte derrière elle. Sofia éteignit la lampe de chevet et tenta de s'endormir.

    Le lendemain matin, Pete partit très tôt avec les autres. Ils prirent deux jeeps (électriques, pour ne pas dégrader l'environnement de la planète), des tentes, et des vivres. Comme ils se rendaient en terre inconnue, ils étudiaient les alentours, prenaient des photos, et traçaient leur itinéraire. Plus tard ils enverraient des drones afin de pouvoir cartographier les lieux. À certains endroits autour du vaisseau, ils avaient disposé des carcasses d'animaux pour tenter d'attirer les Chasseurs. Les scientifiques savaient qu'ils étaient très intelligents et ne se laisseraient pas facilement attraper. Il fallait trouver un moyen de les étudier sans qu'ils s'enfuient. Angelo avait proposé d'installer des filets et un système de tranquillisants. Pete et Olga n'étaient pas d'accord, et au vote à main levé, il y avait égalité. Il fut donc décidé d'en discuter après leur expédition.

    Angelo tentait cependant de convaincre son patron. Pendant tout le voyage ils ont débattu à ce propos. Ils finirent par en oublier leur travail.

    La nuit du troisième jour de leur expédition, Angelo était de garde.

    Angelo: *bas* Pete, viens voir...

    Pete: *se réveille* Qu'y a-t-il?

    Angelo: J'ai à te parler...

    Pete se leva sans un bruit et suivit Angelo, qui l'emmena un peu à l'écart des autres.

    Pete: Que se passe-t-il?

    Angelo: Pourquoi tu ne veux pas utiliser de tranquillisants une fois le Chasseur capturé?

    Pete: Je l'ai déjà dit: il ne faut pas user de violence!

    Angelo: Je ne vois pas où est le problème. On tire plusieurs fléchettes, il s'endort, on l'enferme et on l'étudie.

    Pete: Je ne pense pas que l'enfermer soit une bonne idée. Ces créatures sont très fortes physiquement. Il pourrait s'échapper. Et par rancune, il pourrait nous tuer et qui sait, peut-être détruire en grande partie le vaisseau.

    Angelo: S'il recourt à la violence, on répondra par la violence, puisqu'on ne peut pas s'entendre!

    Pete: La violence ne résoudra pas le problème. Nous sommes ici en paix. Nous voulons étudier ces créatures.

    Angelo: Ils butent les humains pour le sport. Et pour étudier leur corps? On fera comment? Il faudra bien les disséquer!

    Pete: Hors de question! Je te rappelle qu'on est en train de mettre au point le prototype d'une machine qui permet de voir l'intérieur du corps sans avoir besoin de disséquer!

    Angelo: Et tu crois qu'il va se laisser faire?

    Pete: Il faudra peut-être l'apprivoiser...

    Angelo: Toi et tes principes de paix, de pacifisme... C'est n'importe quoi! C'est de la merde! Tu te veux sage mais ça n'a fait que nous handicaper! Depuis toujours! Désolé mais tes méthodes ne sont pas les bonnes.

    Il sortit de sa poche un petit couteau.

    Pete: Angelo... Qu'est-ce que tu as fais?!

    Angelo: Tu me dégoûtes depuis toujours. Mais si je te supprime, je ferai porter le chapeau aux Chasseurs, et je pourrais aisément retourner tout le monde contre tes méthodes, les faire adhérer aux miennes et rattraper le temps perdu par ta faute.

    Pete: Arrête... Si un Chasseur nous observe, tu vas te faire tuer!

    Angelo: Tu sais aussi bien que moi qu'il n'y en a pas ici, sinon on les aurait vus grâce à nos lunettes...

    Pete: Angelo, arrête!

    Il se jeta sur Pete et lui planta le couteau dans la tête puis dans le cœur. Angelo savait que Pete n'allait pas riposter ou essayer de se défendre. Pete n'avait fait que se débattre mais n'avait pas cherché à frapper Angelo. Ce fut donc facile pour ce dernier. Il s'assura que son chef était bien mort, puis il jeta au loin la lame. Ensuite, il attrapa des lianes et y fit suspendre Pete assez haut pour qu'on ne puisse pas le voir, et il retourna en courant vers les autres.

    Angelo: C'est une catastrophe!! Un Chasseur a tué Pete sous mes yeux! Il faut partir d'ici!

    Les autres se réveillèrent, choqués par le sang présent sur la blouse d'Angelo. Ils étaient horrifiés.

    Kôji: *en anglais* Mais c'est impossible! Personne parmi nous n'est armé!

    Angelo: *en anglais* Pas le temps de discuter! On doit partir d'ici tout de suite!

    Britanny: *en anglais* Mais qu'est-ce qui s'est passé?

    Angelo: *en anglais* Je vous raconterai. Mais il ne faut pas rester ici! S'il a tué Pete alors qu'il n'était pas armé, il peut nous tuer aussi, surtout s'il a vu qu'on était là! Vite!

    Ils démarrèrent en trombe et roulèrent à toute vitesse en direction du vaisseau.

    Kôji: *en anglais* Raconte, Angelo, qu'est-il arrivé?

    Angelo: *en anglais* Alors que je gardais, comme toujours, Pete s'est levé car il avait un besoin pressant. Je lui ai rappelé de ne pas trop s'éloigner. C'est alors qu'il a dit avoir vu un Chasseur. Il m'a appelé pour que je vienne voir. Et c'est là qu'il s'est fait tuer sous mes yeux. Le Chasseur a ensuite emmené son corps et a disparu avec.

    Brittany: *en anglais* C'est louche... Il a attaqué alors que vous n'aviez pas d'arme...

    Angelo: *en anglais* Peut-être que celui-ci tue même si la personne n'est pas armée...

    Kôji: *en anglais* Tu crois qu'il existe des Chasseurs qui attaquent comme ça?

    Angelo: On en a la preuve maintenant...

    Ils roulaient si vite qu'ils revinrent le lendemain en fin d'après-midi. Sofia, depuis leur départ, s'était installée vers le garage, qui était à la droite de l'entrée principale, de l'autre côté du petit muret. Elle guettait le retour de son papa depuis qu'il était parti, en compagnie de Socrate et de son travail. Lorsqu'elle vit les deux jeeps arriver, elle se mit à crier très fort d'avertir sa mère et tous les autres qu'ils étaient revenus. Elle était d'abord joyeuse, mais en voyant le sang sur la blouse d'Angelo et son père absent, elle se senti très mal.

    Sofia: Où... Est... Mon... Papa...?

    Les scientifiques baissèrent les yeux. Angelo s'avança vers Sofia avec un air triste, et s'agenouilla face à elle puis la serra contre lui. Socrate se plaça entre sa maîtresse et le scientifique italien et grogna. Mais Angelo l'ignora et le poussa doucement.

    Angelo: Ton père... A été... Tué par... Un Chasseur... Alors qu'il n'était pas armé...

    Sofia était effondrée à l'intérieur d'elle-même. Socrate se jeta sur Angelo et lui griffa la main, comme pour lui dire de s'éloigner de sa maîtresse. Il lui cracha aussi dessus.

    Angelo: Va t'en, boule de poils! Tu ne vois pas que la petite est sous le choc?

    Sofia se mit à pleurer. Olga et tous les autres arrivèrent. La mère, voyant sa fille verser des larmes, couru jusqu'à elle. Elle comprit alors la situation en voyant le sang sur la blouse d'Angelo. Elle était au bord des larmes.

    Olga: Qu'est-il arrivé à mon mari?

    Kôji raconta ce qu'Angelo avait rapporté.

    Olga: Impossible.

    Angelo: C'est pourtant la vérité...

    Sofia avait toujours des larmes dans les yeux, mais elle lança un regard noir à Angelo.

    Sofia: Je ne vous crois pas. Vous mentez.

    Angelo: Comment? Tu doutes de moi?

    Sofia: C'est louche. Papa et maman ont affirmé que les Chasseurs n'attaquaient que si vous étiez armé. Soit l'un de vous a pris une arme en cachette, soit... (Je ne peux pas imaginer ça...)

    Angelo: Soit?

    Sofia: ...

    La petite Sofia ne ressemblait plus à l'enfant sage et bienveillante qui avait été là jusqu'alors. Son regard était très dur et commençait à effrayer Angelo. Même Socrate tremblait un peu.

    Sofia: Soit l'un de vous a caché une arme, soit papa a été tué, mais pas par un Chasseur.

    Angelo: Comment... Oses-tu...?

    Olga, en lisant les lèvres d'Angelo et en voyant son attitude, comprit alors à son tour. Elle posa sa main sur l'épaule de sa fille et l'entraîna à l'écart. Le chat les suivit.

    Les Moranov allèrent dans le jardin intérieur. Sofia éclata en sanglots. Sa mère et Socrate se blottirent contre elle.

    Sofia: Mamaaaaaaan!! Papa est mort!! Papa est mort!!

    Olga pleurait silencieusement, et Socrate se mit à miauler à la mort.

    Sofia: Je savais qu'il ne devait pas y aller! Je le savais!

    Pendant un long moment elles pleuraient, avec toujours Socrate qui miaulait tristement. Ils finirent par reprendre leur souffle, bien que ce fut difficile.

    Sofia: Je suis sûre que c'est Angelo qui a tué papa!

    Olga: Ne dis pas quelque chose d'aussi horrible ma chérie.

    Sofia: Tu as une autre explication? Je croyais que les Chasseurs n'attaquaient que si on était armé!

    Olga: ...

    Sofia: Angelo n'est pas net, Socrate l'a senti depuis le premier jour. Ça ne lui était jamais arrivé avant! Il est forcément impliqué dans la mort de papa!

    Olga: Il est encore trop tôt pour l'affirmer, ma chérie...

    Sofia: Alors on n'a qu'à aller là où papa est mort, on va peut-être trouver son corps.

    Olga: Il n'est pas question que tu viennes! Si son corps est dépecé...

    Sofia: Toi non plus tu ne t'en remettrais pas! Mais si Angelo a tué papa, je suis sûre que le corps ne sera pas dépecé.

    Olga: ... À moins qu'il n'existe des Chasseurs qui ne suivent pas leur code...

    Sofia: Ce sont peut-être des cas rares, maman! Moi je suis sûre que ce n'est pas un Chasseur qui a tué papa!

    Olga: ...

    Sofia: Il faut qu'on retrouve son corps.

    Olga: ...

    Sofia: On ne peut pas rester sans rien faire, maman! Tu peux dire ce que tu veux, je suis convaincue que ce n'est pas un Chasseur qui est responsable de la mort de papa!

    Olga voyait la conviction dans le regard de sa fille. Elle n'avait pas besoin d'entendre sa voix pour la sentir.

    Sofia: Maman, c'est toi la chef de Scylla. Tu dois faire quelque chose.

    Olga: Rappelle-toi des règles, Sofia.

    Sofia: Quel rapport avec la conversation?

    Olga: Si un des patrons ou les deux patrons venaient à disparaître, ce serait un ami de confiance qui prendrait la relève, et ainsi de suite...

    Sofia: Ne me dis pas que c'est Angelo qui va gérer le centre!

    Olga: Il va devenir patron, avec moi...

    Sofia: Mais il n'est pas un ami de confiance!

    Olga: C'était le meilleur ami de ton père. Et Angelo est un brillant scientifique.

    Sofia: Tu ne peux pas désigner Kôji à la place?

    Olga: Je peux, en effet, mais personne ne va penser à lui en premier. Tout le monde savait qu'Angelo et ton père étaient proches.

    Sofia: C'est impossible... Socrate réveille-moi! Je nage en plein cauchemar!!!!

    À suivre...