-
Chapitre 19: Le début de la romance
LANGUE PAR DÉFAUT: YAUTJA
Date sur Terre: 5 mars 2117
Cela faisait un moment à présent que Räh'gnar et Sofia s'étaient déclarés l'un à l'autre. Räh'gnar préférait garder leur relation secrète, il ne voulait pas en parler aux autres, pas même à Zak'dha. Et il savait que de toutes façons, Räh'ma n'en aurait pas eu grand-chose à faire. Sofia, elle, n'était pas contre. Elle aussi préférait la discrétion, à vrai dire.
Les journées se déroulaient de manière assez banale: tantôt Sofia enseignait toute la journée et Räh'gnar observait, tantôt c'était lui qui enseignait aux enfants et Sofia qui regardait, ou alors ils allaient pêcher avec les enfants, ou encore ils s'entraînaient à se battre, tous les deux, au bord de la rivière. Parfois, elle dessinait, et il la regardait faire, quand il ne prenait pas la pose pour elle.
Sofia avait demandé à Räh'gnar quand était son anniversaire. Il avait répondu qu'il ne savait pas, et que dans son clan, en tout cas, ça ne se fêtait pas. Il a ensuite retourné la question à Sofia. Elle lui avait répondu que c'était le 17 avril. Räh'gnar lui demanda quand est-ce que ça allait être. Sofia lui donna la réponse en jours à compter du moment où elle lui parlait. Les Yautjas n'avaient pas tout à fait le même calendrier que les humains, si on pouvait parler de calendrier. Ils ne parlaient qu'en jours, en mois, en années, parlaient aussi de saisons et de périodes, mais pour eux, "avril", "mars", "juillet", ça n'avait aucune signification. Ils avaient des noms pour leurs mois, certes, mais ne s'en servaient pas vraiment. Malgré ça, Räh'gnar n'allait pas oublier le jour de la naissance de Sofia. Il n'allait même jamais l'oublier.
Sofia: On n'a qu'à dire que ton anniversaire, c'est le même jour que le mien! Comme ça, je saurai!
Räh'gnar: Pourquoi accordes-tu autant d'importance à ça?
Sofia: Depuis la nuit des temps, nous, les humains, on fête les anniversaires. Vous, vous avez un rite de passage à l'âge adulte... Nous, on organise des fêtes, avec des proches.
Räh'gnar: Et vous faites quoi pendant une fête d'anniversaire?
Sofia: Selon l'âge, les personnes, le lieu, et plein d'autres facteurs, ça peut être n'importe quoi! Moi par exemple, quand je fêtais mon anniversaire, on était en famille, on mangeait le gâteau, et je me faisais offrir des cadeaux.
Räh'gnar: Un gâteau?
Sofia: Tu n'as jamais mangé de gâteau? Pas même une fois, en chassant, tu n'es tombé sur un gâteau en train de refroidir sur le bord d'une fenêtre ou quelque chose comme ça?
Räh'gnar: Non. Et même si j'étais tombé dessus, je n'y aurais pas touché.
Sofia: Alors pour ton anniversaire, je te ferai un gâteau!
Räh'gnar: Si ça te fait plaisir...
Depuis qu'ils s'étaient déclarés l'un à l'autre, ils avaient gardé une certaine pudeur. Ils ne s'étaient pas embrassés, ils n'avaient pas passé ensemble de moment intime... Même lorsqu'ils étaient seuls, tous les deux, ils n'avaient pas davantage approfondi. Ils étaient encore un peu timides. Parfois ils se faisaient des caresses, mais seulement sur le visage et dans le cou. Sofia l'embrassait sur le front ou les joues, ils se prenaient les mains, ils dormaient blottis l'un contre l'autre le soir dans le lit de branchages, mais c'était tout. Ils prenaient leur temps. Ils ne voulaient pas aller trop vite. Et Räh'gnar laissait faire Sofia. Il lui faisait confiance, il savait qu'elle savait ce qu'elle faisait. Et il savait, d'instinct, qu'il ne fallait pas se précipiter. Tous les deux voulaient laisser le temps à leur amour de grandir, de se développer, tout doucement. Ils ne pressaient pas les choses.
Ils ne s'étaient pas dévoilé leurs corps, et continuaient à retirer leur armure pour dormir en se tournant le dos. Certes, lorsqu'ils dormaient, ils étaient en sous-vêtements, donc presque nus, mais Räh'gnar savait que les humains étaient pudiques. Il savait que Sofia n'aimait peut-être pas trop exposer son corps. Lui, il ne serait pas gêné de se déshabiller devant elle, mais il ne le faisait pas, car il savait qu'elle, elle pourrait être gênée. Sofia, elle, n'avait pas forcément envie de voir Räh'gnar entièrement nu. C'était voir son anatomie qui l'intéressait, et elle la voyait déjà lorsqu'il ne portait que son slip de cuir. Ce corps musclé, viril, la faisait rêver. Elle rêvait de pouvoir le toucher, le caresser, l'embrasser. Mais elle n'osait pas, et ne se sentait pas prête à faire de telles choses pour l'instant. La tentation était très forte, mais elle résistait. Räh'gnar, lui, n'attendait que ça: qu'elle le touche. Il appréciait déjà les caresses et les baisers qu'elle lui offrait. Mais il ne voulait pas forcer Sofia. Il préférait la laisser prendre son temps. Pourtant, il avait parfois senti, en ayant le dos tourné, qu'elle le regardait, comme elle n'osait pas, avant, le regarder en face.
Aujourd'hui, Räh'gnar et Sofia pouvaient se regarder dans les yeux sans être gênés. Ils pouvaient vivre leur amour à leur rythme, mais ne voulaient pas le montrer aux autres. Ils préféraient rester discrets. Räh'gnar n'avait pas vraiment peur de montrer sa relation avec Sofia, mais il savait que certains Yautjas du clan pouvaient mal le prendre. Et il ne savait pas ce que les enfants pourraient penser. Surtout G'drasiil, son neveu. Räh'gnar savait qu'il aimait beaucoup Sofia. Il avait un peu peur de bouleverser l'enfant avec ça, et il ne voulait pas vraiment non plus répondre aux éventuelles questions qu'il pourrait poser. Räh'gnar ne voulait pas non plus que cela cause du tort à Sofia. Il voulait la protéger, la préserver, la garder. Aussi longtemps que possible. Toute sa vie, il n'avait jamais été intéressé par les femelles Yautja, à cause de leur caractère agressif. Il n'aimait pas ça. Il préférait la douceur, la subtilité. Et bien que Sofia soit une Ooman, elle présentait exactement ce qu'il cherchait. De plus, voir que Gaäl et Abbie étaient ensemble lui avait donné de l'espoir. Il avait senti qu'il allait peut-être avoir une chance avec Sofia. Et puis, après tout, n'était-elle pas fascinée par leur peuple? Trouvait-elle les Yautjas affreux et repoussants? La réponse à cette question était non. De plus, il avait senti quelque chose en elle, c'est pour ça qu'il a pu prendre confiance en lui et se déclarer.
Mais une autre chose, cependant, lui faisait peur: Sofia étant une humaine, son espérance de vie était bien plus courte que celle de n'importe quel Yautja. Räh'gnar était plus âgé qu'elle, bien évidemment, mais... Elle pouvait toujours partir avant lui, et lui aussi, il pouvait partir avant elle, s'il envisageait de retourner chasser: il pourrait ne jamais revenir. Et le temps risquait de passer vite. C'était pourquoi, pour lui, il fallait profiter des moments à passer avec elle. Il s'était décidé à vivre chaque jour à ses côtés comme s'il s'agissait du dernier. Il ne voulait rien gâcher.
Et Sofia aussi abritait une crainte en elle: que Räh'gnar reparte et ne revienne pas. Elle savait que les Yautja pouvaient mourir sur leur terrain de chasse, notamment en s'autodétruisant. Perdre Räh'gnar lui faisait peur. Et elle aussi, elle savait qu'elle allait forcément vivre moins longtemps que son grand amour. Elle savait que lorsque quelqu'un mourrait, les personnes qui aiment le défunt se retrouvent chamboulées. Si Sofia mourrait avant Räh'gnar, il allait probablement très mal le supporter. Alors elle s'était décidé elle aussi à donner tout l'amour qu'elle pouvait, et profiter de chaque instant avec son partenaire. En pensant aux conséquences de sa mort, elle pensa aussi à G'drasiil. Il tenait tellement à elle. Sofia savait qu'il s'en remettrait très difficilement lui aussi... S'il s'en remettait. Elle devait donc chérir le neveu de Räh'gnar aussi.
Ce soir, Räh'gnar avait demandé si Sofia pouvait lui faire quelques massages. Il avait des courbatures car aujourd'hui, il avait pris plusieurs poses différentes pour sa partenaire. Sofia avait préparé de l'huile. Räh'gnar se mit à plat ventre sur le lit de branchages. Sofia versa quelques gouttes sur son dos taché de noir et le massa délicatement. Elle fit ses omoplates, puis descendit en bas du dos. Le Yautja laissa échapper un cliquetis, semblable à un soupir. C'était agréable pour lui de sentir ces petites mains sur sa peau écailleuse.
Ensuite, il voulu que Sofia se mette un peu d'huile elle aussi. Elle accepta. Il se redressa. Ils étaient tous les deux assis en tailleur sur le lit. Räh'gnar versa quelques gouttes dans ses mains pendant que Sofia se mit en sous-vêtements. Délicatement, il passa l'huile sur les bras et les épaules de l'humaine. Cependant il arrivait parfois qu'il la griffe légèrement, ce qui la faisait légèrement frémir, mais elle se laissait faire. C'est alors qu'elle lui prit les poignets, interrompant les gestes du Yautja. Elle s'approcha de lui et fit descendre les mains noires, écailleuses et griffues de l'extraterrestre sur ses hanches. Puis elle passa les bras autour du cou de son être aimé. Il la rapprocha d'elle au maximum. C'est alors qu'il lui fit une petite léchouille sur la joue droite. Sofia répondit par un baiser dans le cou de l'extraterrestre.
C'est alors que Räh'gnar s'allongea sur le dos, dominé par sa belle: elle était assise sur lui, et il avait toujours les mains sur les hanches de celle-ci. Timidement, Sofia posa la main sur le torse de Räh'gnar, là où battait son cœur. Le Yautja posa à son tour sa main sur celle de Sofia. Il tendit son autre bras vers elle pour qu'elle soit plus proche de lui. Elle le laissa la renverser doucement sur son corps tout en muscle. Ils rapprochèrent leurs visages, et le Chasseur passa un petit coup de langue sur les lèvres de sa partenaire. Sofia hésita un petit instant à faire la même chose. Räh'gnar caressa le dos de son Ooman. Elle eut un petit sursaut car elle sentit légèrement les griffes sur sa peau. Räh'gnar faisait cependant attention à ne pas lui faire mal, il essayait de vraiment la caresser du bout des doigts, mais avec ses griffes, ce n'était pas si simple. Pourtant Sofia ne trouvait pas ça désagréable.
Elle se blottit contre le Yautja, le laissant lui caresser le dos, avant qu'il ne remonte jusqu'à sa tête. Il posa sa main sur les cheveux de Sofia et les caressa un peu. De son autre bras, il entoura la femme pour la maintenir contre lui. Sofia, elle, avait les deux mains sur le torse de son bien-aimé. Elle fit quelques caresses du bout des doigts, sans bouger beaucoup à vrai dire. C'est alors qu'elle posa un baiser sur le torse du Yautja, puis lui murmura un "Je t'aime". Räh'gnar émis un léger cliquetis en guise de soupir, avant de lui répondre "Moi aussi". Puis ils s'endormirent comme ça, Sofia allongée et serrée contre le corps si bien taillé de l'extraterrestre, qui la réchauffait.
Au réveil, leur position n'avait pas changé. Ils étaient restés comme quand ils s'étaient endormis. Sofia s'était réveillée la première. Elle chatouilla les hanches du Chasseur pour essayer de le faire se lever.
Sofia: Räh'gnar... Debout!
Il entrouvrit les yeux, pendant que Sofia continuait à lui faire des guilis sur les hanches et le ventre.
Sofia: C'est pas vrai... Tu ne crains pas les chatouilles?
Räh'gnar: Les quoi?
Sofia recommença à lui faire des guilis, sans résultat.
Sofia: Ça alors... Tu n'es pas chatouilleux du tout toi...
Räh'gnar: Qu'est-ce que tu essayais de faire?
Sofia: Je voulais essayer de te réveiller en te faisant des guilis, mais tu ne crains pas ça... Dommage... J'aurais essayé.
Räh'gnar: Réessaie pour voir.
Sofia tenta à nouveau l'expérience. Räh'gnar essaya de se montrer un peu plus sensible à ce qu'elle faisait, mais il ne broncha toujours pas.
Sofia: Il n'y a rien à faire, ça ne marche pas sur toi. Tant pis.
Räh'gnar: Et toi? Est-ce que ça marche?
Sofia: Je ne sais pas. Il y a longtemps qu'on ne m'en a pas fait.
Räh'gnar tenta de faire ce qu'elle lui avait fait, malgré ses griffes. Il essaya de lui faire des guilis sur les hanches. Sofia se mit à rire.
Sofia: Hihihi!
Räh'gnar réessaya, et l'humaine se mit à rire de plus belle.
Sofia: Hihihi! Arrête!
Räh'gnar continua pourtant. Il savait qu'il devait prendre sa réaction à la rigolade. Et entendre rire Sofia lui faisait du bien.
Il poursuivait les chatouilles, l'humaine se recourbant sur elle-même tout en riant. Elle faisait semblant de lui résister.
Sofia: Tu vas voir!
En guise de "contre-attaque", elle lui attrapa les poignets et le cloua au lit.
Sofia: J'ai gagné!
Räh'gnar: Je crois que non.
Il se redressa et attrapa à son tour Sofia par les poignets au passage, avant de la mettre dans la même position dans laquelle il était juste avant. Sofia fit semblant de se débattre en riant. Elle voulu dégager légèrement sa main droite, le Yautja la laissa faire. Sofia posa sa main sur la joue de l'extraterrestre et lui caressa les mandibules.
Sofia: *sourit et se met à rire*
Räh'gnar prit la main de Sofia et la lécha doucement avant de la reposer sur sa joue.
Ils avaient fini de jouer maintenant, ils se levèrent et allèrent manger.
Räh'gnar: Est-ce que les humains font souvent ce jeu?
Sofia: Se faire des chatouilles, tu veux dire? Je sais que les enfants font souvent ça. C'est très amusant. J'ai toujours vu les gens sensibles aux chatouilles se mettre à rire quand on leur en faisait.
Räh'gnar: Sans vouloir t'offenser... Je trouve que tu as toujours un côté enfantin.
Sofia: Tu as peut-être raison...
Räh'gnar: Mais je trouve que ça te va bien, ça fait partie de tes qualités.
Sofia: Merci.
Elle se rapprocha de lui.
Sofia: Moi je n'aurais jamais pensé que sous ces airs de grand guerrier, il y avait un Yautja en quête de tendresse.
Cette fois ce fut au tour de Räh'gnar de rougir un peu (ou plutôt de verdir, car le sang des Yautja est vert). Là encore, s'il avait été humain, il aurait pu sourire à sa partenaire.
Sofia: Qu'as-tu prévu aujourd'hui?
Räh'gnar: Aujourd'hui je vais apprendre aux plus âgés à utiliser des armes. Tu serais d'accord pour t'occuper des plus jeunes?
Sofia: D'accord. Est-ce qu'ils connaissent les éventuels dangers de la jungle?
Räh'gnar: Tous.
Sofia: Bien. J'ai pensé que je pouvais peut-être les faire se promener un peu, ou faire une chasse au trésor. Si j'ai ton accord pour qu'ils s'amusent, bien entendu.
Räh'gnar: Pas de problème.
Sofia: J'ai fini de manger... Je vais utiliser la salle de bain.
Räh'gnar: Vas-y.
Sofia marcha lentement jusqu'à la salle de bain. Cette fois, elle rempli le trou avec les seaux d'eau. Räh'gnar entendit l'Ooman renverser l'eau. "Elle va donc prendre un bain ce matin..." pensa-t-il. Il avait envie de la rejoindre, mais il se dit que ça pouvait être déplacé, notamment pour elle.
Sofia: *se savonne* (Brrr... Elle est vraiment trop froide aujourd'hui! Je vais me dépêcher de sortir avant d'attraper un rhume!)
Une fois sa toilette effectuée, Sofia s'habilla "normalement" et sortit de la salle de bain. Räh'gnar était déjà parti, il avait formé deux groupes. Les plus âgés allaient rester avec lui sur le terrain, les autres iraient avec Sofia.
Sofia avait parfois eu le temps d'étudier un peu les alentours du village, quand Räh'gnar s'occupait des enfants et qu'elle n'assistait pas aux cours. Elle avait fait des plans et connaissait les recoins.
Sofia: Les enfants, j'aimerais vous demander quelque chose: est-ce que vous seriez partant pour une chasse au trésor?
Plusieurs d'entre eux manifestèrent une certaine joie et répondirent en chœur "Oui!".
Sofia: Parfait. Alors malheureusement ce ne sera pas pour aujourd'hui car je dois faire des préparatifs.
Enfants: *déçus* Oooooh...
Sofia: Mais ne vous en faites pas, ça arrivera bientôt! Aujourd'hui on va faire une petite promenade, tous ensemble, à travers la jungle.
G'drasiil: Et ensuite?
Sofia: On va faire juste un peu de marche. On fera une petite pause pour manger, puis on se remettra à marcher. Par contre, il y aura quelques règles... Tout d'abord, je ne veux pas que vous grimpiez à certains arbres, et il ne faut pas que vous alliez trop haut. Ensuite, ne vous éloignez pas, on reste tous en groupe, surtout pour les plus petits.
Drah'gm'ra: Mais on ne risque pas de se perdre! On connaît très bien les lieux.
Kty'lok: C'est notre terrain de jeu, la jungle.
Sofia: Je sais. Mais je dois prendre soin de vous, je suis responsable de vous tous, Räh'gnar me fait confiance. C'est pourquoi, avec moi, vous ne devez pas faire de bêtises. Ensuite, si nous nous arrêtons vers des rochers, ne vous y rendez pas. Vous pourriez glisser et vous faire mal. Ne touchez pas les plantes ou les animaux.
Ka'houl: Même ceux qu'on connaît?
Sofia: Oui. Même ceux que vous connaissez.
Sofia leur énonça d'autres consignes, puis ils se mirent en route. Pendant leur marche, Sofia observait l'environnement avec attention. Elle prenait des notes dans son carnet. G'drasiil marchait à ses côtés.
G'drasiil: *bas* Dis, maman Sofia... Ce sera quoi le trésor?
Sofia: Ah! C'est une surprise! Je ne dirai rien!
G'drasiil: *lui prend la main* Tu ne veux pas me le dire, à moi?
Sofia: *bas* En fait... Je n'ai pas encore trouvé ce que ça pouvait être... Je demanderai l'avis de ton oncle.
G'drasiil: Oh...
Sofia: Mais tu sais, ce n'est pas le trésor qui compte le plus... L'important, quand vous ferez cette chasse au trésor, ce sera de vous amuser. C'est ce qui comptera le plus.
G'drasiil: Je suis sûr que ce sera drôlement amusant, alors!
Sofia lui sourit.
Ils marchèrent encore un peu. Les enfants papotaient entre eux, G'drasiil parlait un peu avec Sofia, qui arrivait à discuter avec lui et en même temps observer les lieux pour ensuite prendre des notes dans son carnet. C'est alors que Kty'lok attrapa G'drasiil par l'épaule et le fit venir auprès de ses amis, laissant Sofia seule en tête du groupe.
Kty'lok: Pourquoi tu es toujours scotché à cette Ooman?
Drah'gm'ra: En plus tu lui prends souvent la main... Qu'est-ce qu'elle a de si spécial?
G'drasiil: Elle est gentille... Moi je l'aime bien.
Drah'gm'ra: Ça c'est ce que tu dis tout le temps.
G'drasiil: Bah quoi? C'est vrai.
Kty'lok: Tu n'es peut-être pas obligé de tout le temps lui prendre la main.
G'drasiil: C'est plus fort que moi... Je me sens obligé de le faire.
Drah'gm'ra: Et si ta mère te voyait? Je te rappelle que tu as déjà pris sa main devant tout le monde, et pas qu'une fois! Tu as de la chance que personne n'ai rien dit!
G'drasiil: Maman ne fera rien à Sofia. Après tout, Sofia a bien porté secours à mon oncle. Maman lui est reconnaissante, elle ne lui fera aucun mal.
Il laissa ses deux amis pour retourner auprès de Sofia.
Le groupe continua sa marche jusqu'à se poser pour le midi. Ils mangèrent tous ensemble au milieu de la jungle et firent une petite pause. Sofia en profita pour faire quelques croquis. Les enfants jouaient à s'attraper, mais restaient dans le champ de vision de Sofia. Elle dessinait mais gardait un œil sur eux, il fallait bien les surveiller. G'drasiil regardait Sofia faire ses croquis. On voyait dans ses yeux qu'il éprouvait toujours la même fascination à la voir faire.
Quelques enfants furent intrigués en voyant Sofia dessiner et G'drasiil qui regardait de près l'intérieur du carnet. Ils s'approchèrent pour venir voir. Cela fit un petit attroupement autour de l'humaine, ce qui attira l'attention de tous les autres, qui virent à leur tour. Sofia fut étonnée de voir que tous les enfants s'étaient réunis autour d'elle. Ils regardaient l'intérieur du carnet et étaient tous étonnés.
G'drasiil: Montre-leur les autres!!
Sofia: Vous voulez voir le reste les enfants?
Tous: Oui!!
Alors elle leur fit voir son carnet. Ils regardaient avec intérêt les croquis de Sofia, et les différentes techniques utilisées: aquarelle, crayon...
Kty'lok: Et c'est quoi ces gribouillis qu'on voit presque partout sur les pages?
Sofia: Ce sont des annotations.
Drah'gm'ra: Pourquoi faire?
Sofia: Mon but est de vous étudier, mais aussi d'étudier l'environnement. Il faut bien que je prenne des notes pour ne rien oublier.
G'drasiil: Et tu écris ça en quelle langue? Tu nous avais dit que tu savais en parler plusieurs...
Sofia: Avant j'écrivais en russe, mais j'écris surtout en anglais. Je pourrai écrire en Yautja, mais nous serions les seuls à comprendre.
Ka'houl: Pourquoi tu ne le fais pas?
Sofia: Imaginons que des humains trouvent ce qui m'appartient, après ma mort par exemple. Ils seront incapables de déchiffrer votre langue. En revanche, les chances de comprendre l'anglais sont beaucoup plus élevées. C'est pourquoi je privilégie cette langue.
Tous: Oooooooh...
Sofia: Et si je vous dessinais tous ensemble?
Tous: Ouiiiiiii!
Sofia: Par contre il ne faudra pas trop bouger. Ce n'est pas une photographie, ça ne sera pas instantané. Je peux compter sur votre patience? Je vous promets de faire le plus vite possible.
G'drasiil: C'est quoi une photographie?
Sofia: Je t'en montrerai, à l'occasion, et je vous expliquerai plus tard. Tout le monde en place!
Les enfants se mirent en face de Sofia et ne bougèrent plus.
Sofia: Qu'est-ce que c'est que ces poses solennelles? On ne fait pas une photo de classe! Amusez-vous! Prenez n'importe quelle pose, faites-vous plaisir les enfants!
Ils obéirent et prirent des poses plutôt farfelues.
Sofia: On ne bouge plus!
Le plus vite possible, elle attaqua son croquis. Elle observait attentivement, et essayait de faire assez vite pour ne pas trop faire attendre les enfants. Au bout de 20 minutes, certains commencèrent à lâcher. Mais Sofia pouvait compter sur sa mémoire visuelle. Au fur et à mesure que les enfants relâchaient leur pose, Sofia progressait vers la fin de son dessin, entièrement au crayon. Lorsqu'elle eu terminé, elle montra son carnet aux enfants. Le croquis prenait une double page, mais tout le monde y était. Les enfants étaient contents.
Sofia: On va rentrer, maintenant, les enfants...
Le groupe se remit en route, et rentrèrent au village au coucher du soleil. En arrivant, Räh'gnar venait tout juste de finir son "cours", et les enfants retournèrent tous auprès de leurs familles.
Räh'gnar vit Sofia arriver, et lorsque tous les enfants furent partis, Sofia accouru vers le Yautja et sauta dans ses bras. Il l'attrapa au vol.
Räh'gnar: Comment s'est passée la journée?
Sofia: Très bien. Et la tienne?
Il la reposa sur le sol.
Räh'gnar: Bien.
Tous les deux se prirent la main et marchèrent jusqu'à la hutte. Ce qu'ils ne savaient pas, c'était que le petit G'drasiil les avait vus. Il avait fait semblant de retourner chez lui, mais il s'était en fait caché derrière un des murs des huttes. Ces derniers temps il croyait avoir senti quelque chose de différent en sa "deuxième maman". Il voulait comprendre, mais n'osait pas lui parler directement. Il suivit discrètement son oncle et l'Ooman. Lorsqu'ils entrèrent dans la hutte, un rideau fut tiré, masquant l'entrée. G'drasiil resta un instant à observer, avant que Zak'dha ne le trouve.
Zak'dha: G'drasiil! Que fais-tu?
G'drasiil: Oh.. Rien, Zak'dha!
Zak'dha: Tu es encore en train d'espionner Sofia, n'est-ce pas?
G'drasiil: J'ai vu qu'ils s'étaient pris la main... Sofia n'avait jamais pris la main de mon oncle comme moi, avant...
Zak'dha: Ils sont probablement amoureux, dans ce cas...
G'drasiil: Tu penses?
Zak'dha: Ce sont des adultes, mon enfant. Et même s'ils n'appartiennent pas à la même espèce... Il faut croire qu'ils ont développé des sentiments l'un envers l'autre. Un peu comme Gaäl et Abbie.
G'drasiil: Parce qu'ils étaient amoureux? On aurait dit qu'ils ne s'aimaient pas beaucoup... Gaäl se battait avec elle.
Zak'dha: Il y a plusieurs façons de montrer son amour. Gaäl et Abbie, c'était un peu spécial. Ils avaient tous les deux une relation particulière.
G'drasiil: ... Si Sofia est amoureuse de mon oncle, est-ce qu'elle va m'oublier?
Zak'dha: Mais non, G'drasiil. Ce n'est pas parce qu'elle aime Räh'gnar qu'elle va te laisser tomber et ne plus te porter d'affection.
G'drasiil: ...
Zak'dha: Quand tu seras un adulte, tu comprendras.
G'drasiil: J'ai hâte d'être grand pour comprendre!
Sans ajouter un mot de plus, il rentra chez lui. Zak'dha fit de même.
À suivre...
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes:
-ENFIN j'ai pu décrire une petite scène de câlins entre Sofia et Räh'gnar! Seulement, ils sont officiellement ensemble depuis peu de temps, donc normal qu'il ne se soit pas passé grand-chose pour l'instant...
-l'idée des chatouilles (et du petit jeu auquel ils jouent juste après) m'est venue comme ça alors que j'écrivais le chapitre. De base je n'y avais pas songé. Mais je m'étais dit que ça pouvait être rigolo d'imaginer une humaine qui tente de chatouiller un guerrier Yautja. Et comme ils sont forts physiquement et psychologiquement, ce sont des guerriers soi-disant insensibles... J'avais envie d'exploiter ce petit côté "force de la nature".