-
Chapitre 11: Le clan
LANGUE PAR DÉFAUT: anglais
Date sur Terre: 8 novembre 2116
Le petit groupe se dirigea vers le terrain. Zak'dha demanda aux enfants qui y jouaient de bien vouloir s'écarter car un combat allait avoir lieu. Ils partirent mais restèrent sur les bords car ils voulaient assister au spectacle. Gaäl et Abbie se préparèrent. Quelques autres membres du clan vinrent voir. Räh'ma se déplaça elle aussi, car depuis l'ouverture de sa hutte, malgré la statue qui séparait le terrain et l'entrée du village des rangées de huttes, elle voyait l'attroupement de là où elle était. Sofia était aux premières loges. G'drasiil était à sa gauche, et Räh'gnar à sa droite. Zak'dha s'était placée derrière elle.
Le combat allait être à mains nues. Gaäl et Abbie avaient posé à terre leurs armes et avaient retiré leurs masques. Gaäl poussa un rugissement et se précipita sur Abbie. Elle essaya d'esquiver mais en arrivant à sa hauteur, d'un seul bras il la projeta. Elle parvint à se relever. Elle se mis en position. Gaäl fonça à nouveau sur elle. Elle esquiva cette fois-ci et tenta de le faire tomber avec une balayette. Il manqua de tomber mais il parvint à attraper Abbie, il la souleva et la lança sur le sol. Abbie se releva encore, un peu chancelante. Elle arrivait à résister, mais il prenait le dessus. Le combat continua, et Gaäl devenait de plus en plus brutal.
Pendant ce temps, Sofia avait du mal à supporter cette vision. "Heureusement qu'il n'y a pas de giclures de sang, sinon je crois que j'aurais vomi!" pensait-elle. Elle était mal à l'aise, et G'drasiil devait le sentir, car il prit la main de Sofia. Elle s'en rendit compte et ils échangèrent un regard.
Gaäl parvint à bloquer Abbie et lui donna un coup de poing dans l'estomac. Elle se plia en deux et Gaäl la mis à terre et la bloqua.
Abbie: ... [Tricheur.]
Gaäl: [Je n'ai pas frappé très fort, sinon tu aurais craché tes tripes. J'ai gagné.]
Le combat était terminé. Gaäl avait gagné. La foule se dispersa. Ne restèrent que Zak'dha, Räh'ma, Räh'gnar, Sofia et G'drasiil.
Zak'dha: Tu n'as pas l'air dans ton assiette, Sofia.
Sofia: Non... Je n'aime vraiment pas la violence...
Abbie: Va falloir t'y faire. Surtout que les femelles peuvent se montrer beaucoup plus agressives que les mâles.
Sofia: Je ne veux vraiment pas combattre... Je ne peux pas...
C'est alors qu'en un éclair, Abbie donna une énorme gifle à Sofia. En voyant cela, G'drasiil poussa un rugissement de colère.
G'drasiil: [Pourquoi tu as fait ça?]
Mais Abbie l'ignora.
Abbie: *énervée* C'est pas étant une chochotte que tu vas survivre!
Sofia: *frotte sa joue* Je suis pourtant restée en vie pendant des années sans prendre de risques et en étant seule.
Abbie lui donna une autre claque, sur l'autre joue de Sofia, celle où elle avait sa brûlure au froid.
Abbie: Tu n'étais pas seule, déjà! Räh'gnar veillait sur toi! Et puis... Tu vas te réveiller à la fin?
Abbie aggripa Sofia et la traîna sur le terrain, puis lui fit une prise pour la mettre en position de faiblesse.
Abbie: Maintenant lève-toi et bas-toi ou tu mourras! Et tu perdras tout ce que tu as accompli. Ici, tu vis ou tu meures, c'est chasser ou être chassé, on n'a pas les mêmes règles que chez toi! Je sais ce que je dis. J'ai vécu.
Sofia était morte de trouille et tremblait un peu. Elle ne pouvait presque pas bouger car Abbie la maintenait fermement.
Sofia: *voix qui tremble* D'a... D'accord! J'a... J'a... *tremble* J'accepte les règles.
Abbie relâcha l'emprise.
Abbie: Tu as vu le temps qu'il te faut pour plier? T'es encore une gamine, ma parole!
Sofia: *se relève*
Räh'ma: [Très persuasive, cette Abbie. Très intéressante. Gaäl, Abbie, vous avez mené un combat formidable, je vous félicite. Gaäl, puisque vous restez ici un certain temps, pourquoi ne pas enseigner aux jeunes, aux côtés de Räh'gnar? Tu pourrais leur raconter tes exploits, et leur apprendre beaucoup de choses.]
Gaäl: [J'accepte.]
Abbie: [Ah ça, quand il s'agit de pouvoir se vanter de ses exploits, y'a pas de problèmes pour toi.]
Gaäl lui grogna dessus, Abbie fit pareil.
Räh'ma: [Faites comme chez vous.]
Elle se retira.
G'drasiil: [Quel est ton rang, Gaäl?]
Gaäl: [Je suis un chasseur expérimenté, je suis un Warrior.]
G'drasiil: [Oh! Comme mon oncle!]
Räh'gnar: [Il a un peu plus d'expérience que moi, tu sais.]
Zak'dha: [Navrée de vous interrompre, mais je dois vous emprunter Sofia.] Sofia, suis-moi.
Zak'dha mena Sofia jusqu'à une hutte qui abritait un couple de Yautja. G'drasiil et Abbie étaient aussi venus. Ce couple de Yautja avaient un enfant: un fils, qui était ami avec G'drasiil. Le mâle ne chassait pas, la femelle non plus. Et ça ne les intéressait pas tellement. De plus, leur fonction était de fabriquer les armes et les armures pour leur peuple. Ils fabriquaient aussi des bijoux et des vêtements. En arrivant, Zak'dha leur fit part de ce que Räh'ma avait dit.
Femelle: [Une armure pour une Ooman?]
Mâle: [Ça va nous changer.]
Femelle: [Dis-lui de retirer ses vêtements dans la pièce d'à côté, et que je vais prendre ses mesures.]
Zak'dha s'exécuta. Sofia alla dans la pièce indiquée et se mis en sous-vêtements.
Femelle: [Pourquoi G'drasiil et cette Ooman restent ici plantés comme des arbres?]
G'drasiil: [Je veux voir à quoi va ressembler l'armure que vous allez lui faire.]
Abbie: ... [Gaäl et Räh'gnar ont pas mal de trucs à se dire.]
Mâle: [Tu es bien brave, comme Ooman. Même si tu as perdu le combat, tu t'es bien débrouillée.]
Abbie: [Merci.]
Sofia: Je suis prête!
Zak'dha: [Elle a dit qu'elle était prête.]
Mâle: [Bien.]
Il se dirigea vers l'entrée de la hutte et attrapa un rideau qui était au-dessus, pour le faire tomber.
Femelle: [G'drasiil, va dehors s'il te plaît.]
G'drasiil: [Pourquoi?]
Femelle: [Obéis.]
G'drasiil: [Bon, d'accord...] *sort*
Mâle: *va dans une autre pièce*
Femelle: [Elle peut venir, maintenant.]
Zak'dha: Tu peux sortir, ils ont masqué l'entrée avec leur rideau.
Sofia sortit de la pièce, un peu gênée d'être en sous-vêtements. Et ça se voyait, qu'elle était un peu gênée.
Abbie: [C'est pour ça que vous avez demandé à G'drasiil de sortir et que votre partenaire est allé à côté?]
Femelle: [On sait que les humains sont plutôt pudiques. En plus de ça, mon mari doit préparer le matériel, qu'on ajustera ensuite.]
Abbie: [Je vois.]
La femelle avait sur elle du matériel. Elle le prit en main et s'approcha de Sofia. Elle la fit se tenir droite et tenta de la décrisper, car Sofia se cachait un peu. Mais elle se laissa faire. La femelle inspecta le corps de Sofia, prit des mesures, tourna autour d'elle en inspectant attentivement chaque membre, repris des mesures plus attentivement, puis rangea ses instruments. Elle se dirigea ensuite dans la pièce où se trouvait son partenaire. Des échanges de cliquetis se firent entendre. La femelle revint ensuite.
Femelle: [Zak'dha, dis-lui de patienter un peu, on va lui donner des sous-vêtements de rechange.]
Zak'dha traduisit au fur et à mesure.
Sofia: Hein? Mais pourquoi faire? Les miens sont propres et j'en ai de rechange dans mon sac.
Femelle: [Ça va avec l'armure.]
Sofia: Ah... D'accord.
Un petit instant s'écoula, où on entendait des bruits de découpe et un ou deux cliquetis. Puis la femelle sortit avec une culotte de cuir similaire à celles que portaient les Chasseurs, et un soutien-gorge fait de la même matière. Sofia n'eut pas besoin de se faire traduire quoi que ce soit quand la femelle a tendu vers elle les sous-vêtements. Elle les prit et alla les essayer, puis revint vers la femelle, qui l'inspecta pour s'assurer que les mesures étaient justes.
Femelle: [Les mesures sont bonnes. On peut passer au reste. Zak'dha, dis-lui qu'on va lui fabriquer son armure et qu'elle pourra l'essayer demain.]
Zak'dha: *traduit*
Sofia: ... Bien...
Sofia retourna se changer, mais garda les sous-vêtements de cuir lorsqu'elle se rhabilla. Elle mis ses sous-vêtements dans son sac. Abbie, elle et Zak'dha sortirent de la hutte. Sofia s'était attendue à ce que son élève l'ait attendue juste devant, mais il n'était pas là. Il était sûrement allé rejoindre ses camarades.
Zak'dha: Sofia, désires-tu faire le tour du village?
Sofia: Avec plaisir!
Zak'dha: Et toi Abbie?
Abbie: OK.
Zak'dha fit visiter le village à Sofia et Abbie. Sofia avait sortit son carnet et un stylo pour prendre des notes.
"Elle apprend plein de choses et est émerveillée... On dirait qu'elle ne sent pas le danger et qu'elle a totalement oublié le combat qui va l'opposer à Räh'ma..." pensait Abbie en voyant le comportement de Sofia.
Sofia: Ô Zak'dha, cette statue, qui représente-t-elle exactement?
Zak'dha: Il s'agit de Cetanu, qu'on appellerait chez vous "le Chasseur Noir". C'est notre dieu de la mort.
Sofia: Incroyable... Je n'aurais jamais pensé que vous aussi vous aviez vos propres dieux. *enthousiaste* C'est magnifique!
Abbie: (Je confirme: on dirait que la menace de mort qui plane sur elle ne lui fait aucun effet...)
Zak'dha appris beaucoup de nouvelles choses à Sofia, qui s'empressait d'en noter le plus possible dans son carnet. Elle posait beaucoup de questions, et Zak'dha semblait se faire une joie d'y répondre. Mais Abbie finissait par s'ennuyer, alors elle retourna voir Gaäl, qui s'amusait beaucoup à se vanter de ses exploits sous les regards émerveillés des enfants. Abbie remarqua d'ailleurs que G'drasiil n'était pas parmi eux. "Il doit être retourné auprès de sa mère..." pensa-t-elle. Elle s'assit parmi eux et Gaäl remarqua sa présence.
Gaäl: [Où étais-tu passée, femme?]
Abbie: [Je me promenais.]
Gaäl: [Comment je fais pour te surveiller si tu vas te promener?]
Abbie: [Me surveiller? Non mais qu'est-ce que ça veut dire?]
Gaäl: [Je te rappelle que de nous deux, c'est moi le mâle!]
Abbie: [En attendant tu es dans un clan dirigé par des femelles, je ne pense pas que ce soit exemplaire de montrer à ces jeunes comment tu te comportes avec moi.]
Gaäl: [Viens plutôt ici pour leur raconter tes aventures. Comme ça, je pourrai te surveiller.]
Abbie: Pfff...
Räh'gnar laissa sa place à Abbie et alla s'asseoir parmi les enfants. Elle leur raconta quelques-unes de ses chasses. Les enfants lui posèrent ensuite plein de questions: ils voulaient savoir ses origines. Mais Abbie n'avait pas envie d'en parler et le fit savoir clairement. Les enfants étaient un peu déçus. Elle laissa ensuite à nouveau la parole à Gaäl, qui fut plutôt content de pouvoir reprendre la place.
Pendant ce temps...
Zak'dha: Tu es une humaine vraiment curieuse de nature. J'ai vu beaucoup d'enfants humains être curieux, mais pas beaucoup d'adultes.
Sofia: Je me suis toujours intéressée à plein de choses. Mes parents aussi. Ils voulaient étudier votre peuple. Ils ne vous voulaient aucun mal.
Zak'dha: Tu es sincère dans tes paroles, je te crois. Mais les tiens avaient capturé Räh'gnar.
Sofia: Croyez bien que maman et moi nous y sommes opposées, et papa aurait empêché ça s'il n'avait pas été tué.
Zak'dha: ...
Sofia: Je sais que je suis ici avant tout pour me battre contre Räh'ma... Mais j'aimerais beaucoup apprendre votre langue. Je suis ici pour un bout de temps, je veux tout savoir sur votre peuple.
Zak'dha: Apprendre le Yautja? Ça va être très difficile pour toi.
Sofia: Je sais. Mais ça ne me fait pas peur. Et puis, j'apprends vite. Ma langue maternelle est le russe, mais en parallèle je connaissais sur le bout des doigts la langue des signes pour communiquer avec ma mère. Puis j'ai appris l'anglais. Le japonais, par contre, je ne connaissais que quelques mots. J'aurais aimé le parler couramment mais Kôji est mort. Il avait amené des séries animées de chez lui et quelques films, mais je n'ai jamais beaucoup aimé la fiction, même si le Japon me passionnait...
Zak'dha: *petit cliquetis pour rire*
Sofia: ?
Zak'dha: Tu n'es pas obligée de me croire, mais tout au long de ma vie, je n'ai jamais tué un seul être humain, contrairement à mes semblables.
Sofia: Vous n'avez jamais tué d'humains? Pourquoi?
Zak'dha: J'ai toujours étudié mes proies, avant de les chasser. Et même en les "chassant", je les observais davantage. Et les humains, ou "Ooman" dans notre langue, ont particulièrement attiré mon attention. Je les trouvais plus intéressants que les autres espèces que mon peuple chasse.
Sofia: Est-ce qu'il y a des Yautja qui ne chassent pas du tout?
Zak'dha: Bien sûr. Mais je n'en fais pas partie. Je chasse moi aussi. Mais pas des humains. Même armés.
Sofia: Mais... Quand vous avez attaqué notre vaisseau... Tu as bien tué des humains, non?
Zak'dha: Je n'y ai pas pris part. Je suis la seule à être restée au village ce jour-là, avec les enfants et les deux ou trois couples non-chasseurs.
Sofia essaya de se rappeler d'une femelle Yautja à la cape rouge. Mais elle n'y parvenait pas.
Sofia: Je n'arrive pas à me souvenir.
Zak'dha: Je suis la seule de mon clan à porter une cape, comme je suis la chef des Elders.
Sofia: Justement, je ne me souviens pas d'un Yautja à cape rouge...
Zak'dha: C'est ce que je t'ai dit.
Sofia: Qu'est-ce que tu as chassé, alors, au cours de tes périples?
Zak'dha: Des milliers d'extraterrestres. Ma hutte est remplie de crânes.
Sofia: Comment vous faites pour entasser tout ça?
Zak'dha: Notre clan est un peu spécial, vois-tu. Non seulement ce sont les femelles qui dirigent et certaines chassent, mais en plus, nous avons nos propres traditions. Par exemple, quand un Chasseur meurt ici, on le fait brûler, et ses trophées sont distribués au clan: une majorité est donnée à ses descendants, et les autres servent de décorations pour les huttes. Mais en général, nous mourrons sur d'autres planètes, la plupart du temps en nous autodétruisant avec nos bombes.
Sofia: Intéressant!
Zak'dha: Que veux-tu savoir avant tout? Notre peuple en général ou juste notre clan?
Sofia: Les deux, pardi!
Zak'dha: Permets-moi de te demander... Pourquoi tiens-tu à savoir tout ça?
Sofia: Avant tout pour réaliser le rêve de mes parents, qui était de vous étudier. Et parce que je vous trouve très intéressants. Je veux satisfaire ma soif de curiosité par la même occasion.
Zak'dha: On dit que les prénoms des humains ont parfois une signification. Que signifie le tien?
Sofia: "Sagesse". Mes parents adoraient la philosophie. Alors ils m'ont appelée comme ça.
Zak'dha: De quel pays venais-tu, sur Terre?
Sofia: Je suis russe.
Zak'dha: Ah, un pays froid... Pardonne-moi mais je n'aime pas les climats froids. Ni la pluie. Je n'y suis jamais allée. Mais j'ai eu l'occasion d'entendre des humains dire que c'était un bel endroit.
Sofia: J'ai quitté Saint-Petersbourg depuis très longtemps, mais j'ai encore quelques souvenirs. Je confirme: c'est beau.
Zak'dha vit arriver G'drasiil.
G'drasiil: [Zak'dha! Est-ce que Sofia veut bien manger avec nous tout à l'heure?]
Zak'dha: [Quand tu dis "nous", tu parles de qui exactement?]
G'drasiil: [Moi, Räh'gnar, Gaäl, Abbie, et toi!]
Zak'dha: [Allons mon enfant, tu sais que je ne mange jamais avec qui que ce soit. Tu connais aussi bien que les autres ma nature solitaire.]
G'drasiil: [Oh, allez, juste pour cette fois!]
Zak'dha: [Bon, d'accord.] Sofia, G'drasiil nous invite à manger.
Sofia: "G'drasiil"?
Zak'dha: C'est comme ça qu'il s'appelle.
Sofia: G'drasiil...
En entendant son nom prononcé par Sofia, le petit se tourna vers elle, avec l'air heureux.
Sofia: Je l'ai toujours appelé Octave, étant donné que je ne pouvais pas savoir comment il s'appelait.
Zak'dha: "Octave"? Qu'est-ce que ça signifie?
Sofia: Je l'ai appelé comme ça parce qu'il aimait jouer du piano. Une octave, c'est l'intervalle qui sépare deux notes d'un même nom. Une octave est divisée en plusieurs sous-intervalles, mais je ne vais pas te faire de cours de musique maintenant.
Zak'dha: Il y a certains humains qui s'appellent comme ça j'imagine?
Sofia: Oui. J'aime beaucoup ce prénom. Si j'avais un fils, je l'aurais sans doutes appelé comme ça.
G'drasiil: [En route!]
G'drasiil prit la main de Sofia et l'entraîna avec lui, suivi par Zak'dha. Ils marchèrent jusqu'à l'entrée du village, où Räh'gnar, Abbie et Gaäl attendaient. La foule d'enfants Yautja s'était dispersée depuis un moment. Le soir commençait à tomber. De la fumée s'élevait des huttes du village. Räh'gnar était en train d'allumer un feu, au milieu du "terrain vague". Gaäl et Abbie étaient allés chasser des proies, qu'ils avaient fini de dépecer.
Räh'gnar: [Oh, Zak'dha, je vois que tu te joins à nous!]
Zak'dha: [G'drasiil y tenait.]
G'drasiil: [Je suis allé chasser tout à l'heure, j'ai ramené de quoi manger pour moi et pour Sofia!]
Räh'gnar: [G'drasiil, Räh'ma avait interdit que les enfants sortent le village même pour s'entraîner à chasser. Et tu sais bien pourquoi.]
G'drasiil: [Mais je n'étais pas loin! Et puis je sais me repérer, et Sofia est parmi nous. Je ne risquais rien de toute façon!]
Gaäl: [Quand un chef de clan donne des ordres on obéit, petit!]
G'drasiil: [Je voulais juste prouver ma reconnaissance à Sofia...]
Gaäl: [Tout ça parce qu'elle t'a appris à taper sur des touches pour faire du son?]
Abbie: [Jouer du piano n'est pas aussi simple que ça en a l'air, Gaäl!]
G'drasiil: ["Piano"?]
Abbie: [C'est le nom de l'instrument de musique que tu as appris à jouer, grâce à Sofia.]
G'drasiil: [Je ne connaissais pas le nom... J'appelais ça un meuble à touches sonores, avant... Je suis content d'apprendre le véritable nom de cet objet!]
Abbie: *se tourne vers Sofia* En tout cas, c'est très sympathique de ta part. Ça permet de non seulement créer des liens mais aussi de mélanger les cultures.
Sofia: Je suis exactement de cet avis. J'ai trouvé que c'était très intéressant de faire ça. Et il est doué. Il a appris très vite et il comprenait bien. On n'avait même pas besoin de se parler. Les gestes suffisaient. Je suis fière de lui. Tu peux lui traduire ça, s'il te plaît?
Abbie: [G'drasiil.]
G'drasiil: [Oui?]
Abbie: [Sofia a dit qu'elle était fière de toi pour le piano.]
G'drasiil: *étoiles dans les yeux* [C'est vrai? Je suis touché!]
Abbie: [Räh'gnar, Zak'dha et Gaäl peuvent en témoigner. C'est ce que Sofia a dit.]
G'drasiil fit claquer de joie ses petites mandibules. Il sortit de son petit sac l'aquarelle qu'il avait roulée dans la poche intérieure et la montra aux autres.
G'drasiil: [Je ne l'ai pas montrée à maman car j'avais peur qu'elle ne la détruise... Mais je la garde toujours avec moi!]
Zak'dha: C'est toi qui a fait ça Sofia?
Sofia: Oui. Et comme je voyais que ça lui avait plu, je lui ai donné.
Abbie: Waouh...
Räh'gnar était plutôt impressionné, Gaäl l'était un peu aussi.
Le groupe fit ensuite cuire son repas sur le feu. G'drasiil avait donné une de ses deux proies à Sofia.
G'drasiil: [Je l'ai chassé pour toi.]
Sofia: *sourit* Merci G'drasiil. Bon appétit à tous.
Et ils mangèrent, sous le ciel étoilé, éclairés par le feu. Sofia continuait à questionner Zak'dha sur ce qu'elle pouvait encore lui apprendre sur les Yautjas.
Après le repas, G'drasiil regagna sa hutte pour aller dormir. Zak'dha allait dormir à la belle étoile, laissant sa hutte comme promis à Gaäl et Abbie. Et Sofia allait dormir dans celle de Räh'gnar. Il éteignit le feu, elle prit sa lampe torche, car il faisait noir à présent. Seules les étoiles éclairaient le village. Sofia alluma sa lampe torche et Räh'gnar l'escorta jusqu'à sa hutte. Il la fit entrer la première.
La hutte de Räh'gnar était constituée d'une entrée assez petite, et à gauche il y avait un rideau qui séparait l'entrée d'une autre pièce. Il lui indiqua ce rideau. Elle le souleva: c'était une chambre à coucher. Il y avait des crânes sur le mur à droit en entrant, et juste en-dessous il y avait un lit fait de branchages, de ficelles et de tissu. Juste en face il y avait un très grand hamac. Au pied du lit se trouvait une paillasse. Et un rayon de lune pénétrait dans la pièce, par une petite ouverture carrée en haut du mur côté hamac. Räh'gnar prit le sac de Sofia et le posa juste à gauche de l'entrée de la pièce. Il fit un mouvement de bras comme pour indiquer que Sofia était libre de choisir où elle voulait dormir. Sofia hésita un instant, mais choisit la paillasse, à la surprise de Räh'gnar.
Sofia: Je souhaite dormir en sous-vêtements... Est-ce que ça t'embête?
Räh'gnar ne répondit pas, mais se plaça de l'autre côté de la pièce et tourna le dos à Sofia. Elle retira son short, son débardeur et ses sandales, puis prit sa lampe torche, un de ses carnets et un crayon, et s'allongea sur la paillasse. Elle n'avait pas besoin de couverture car l'air était assez lourd. Pendant ce temps, Räh'gnar retira son masque et son armure, mais pas la résille qu'il avait, et à vrai dire, Sofia pensait comprendre pourquoi. Il s'allongea sur le lit de branchages. Mais Sofia avait décidé de ne pas dormir tout de suite. Elle devait à tout prix noter ce qu'elle n'avait pas noté. Elle se souvenait de tout dans les moindres détails. Elle écrivit pendant une demi-heure sans s'arrêter. Puis elle se leva pour ranger ses affaires. Elle se retourna légèrement pour voir si Räh'gnar l'observait. Mais non. Il était allongé de manière à lui tourner le dos. Sofia se rappela que Zak'dha lui avait dit à un moment que les Yautjas n'avaient pas le même point de vue que les humains sur certaines choses. Et Zak'dha avait dit qu'un mâle Yautja ne jugeait pas une femelle sur son apparence physique, sur son corps, que ce soit une femelle Yautja ou une humaine. La nudité ne dérangeait pas autant que chez les humains. Certes il fallait avoir tout de même un minimum de vêtements chez les Yautjas, mais la forme du corps n'était pas jugée. Ce n'était pas l'apparence physique qui comptait. De plus, Sofia avait appris que les Yautjas ne tombaient pratiquement pas amoureux. Ils ne se mettaient ensemble que pour procréer. De plus, l'accouplement n'avait lieu que pour faire un enfant, et c'était tout. Pas d'amour. Pas de sentiments. Le seul but: avoir une descendance, pour qu'il puisse à son tour chasser, plaire à un(e) partenaire et procréer à son tour. Les femelles chassaient cependant plus pour le plaisir que pour se trouver un partenaire mâle, et les mâles chassaient pour trouver une femelle grâce à leur collection de trophées. Les femelles collectionnaient aussi les trophées, mais c'était plus pour décorer leur hutte que pour les montrer à un futur partenaire.
Sofia ne put s'empêcher cependant de regarder Räh'gnar. Il ne portait que son slip en cuir, étant donné qu'il avait retiré son armure, résille comprise. Elle observa son corps, son anatomie, et plus particulièrement ses muscles. Même si elle le voyait de dos et qu'il faisait sombre, elle ne pouvait s'empêcher de regarder de loin son corps si bien taillé, tout en muscles. Elle remarqua d'ailleurs que son dos était sombre, car il était entièrement recouvert des mêmes taches noires qu'il avait sur le reste du corps. Elle aurait aimé le voir de face cependant, mais elle n'osait s'approcher davantage.
Sans un bruit, elle retourna sur la paillasse et ferma les yeux. Et alors qu'elle commençait à tomber dans les bras de "Morpheus", elle se sentit justement portée par quelque chose. Mais comme elle sombrait dans le sommeil, elle ne put ouvrir les yeux pour comprendre ce qui se passait.
À suivre...